Microsoft condamné : même pas mal...
Le juge Jackson a, comme prévu, condamné la firme de Bill Gates. Mais les sanctions - le plus important - ne tomberont pas avant plusieurs semaines. D’ici là...
Coupable.
Le verdict est tombé comme on s’y attendait.
Et Bill Gates s’est déclaré très
déçu et a annoncé qu’il
faisait appel, comme prévu.
En résumé, Microsoft a été
reconnu coupable davoir utilisé son leadership
dans le système dexploitation pour conquérir
une position dominante, et même éliminer
ses concurrents, sur le marché du logiciel
de navigation sur Internet. Il a aussi été
reconnu coupable dautres agissements considérés
comme des abus de position dominante, mais pas davoir
été un peu "agressif" dans
ses relations commerciales avec ses clients, méthodes
que le juge a estimé non contraires aux pratiques
habituelles. Bill na pas perdu sur tout (lire,
en anglais, les
attendus du jugement).
Difficile de démanteler
Reste les sanctions. Et là, cela devient
compliqué. Le juge Jackson na visiblement
pas envie de prononcer le démantèlement
de la société, lun des plus beaux
fleurons de léconomie américaine
: sinon, pourquoi aurait-il autant encouragé
un accord amiable ? Bill Gates sait aussi quil
dispose de moyens de pression pour ne pas être
pénalisé au-delà de ce quil
peut accepter. Dabord, il y a la crainte dune
déstabilisation de léconomie américaine
: la bourse a plongé lundi à New York,
le cours de l’action Microsoft accusant 14 % de baisse
en quelques heures. Or la société de
Redmond (...tat de Washington) est, avec Cisco,
le plus gros poids lourd de Wall Street. Il y a ensuite
lincertitude sur lefficacité et
même le mode opératoire dune sanction
très lourde comme la scission de lentreprise
sur le modèle des "Baby Bells", entités
créées à la suite de lexplosion
dAT&T dans les années 60.
Des dizaines de procès intentés par
des particuliers
Enfin, il y a les menaces de Gates de faire durer
le procès pendant dix ans. Dans ce cas, quel
sera lintérêt, en 2010, de punir
Microsoft pour sêtre mal conduit en 1995,
et avoir dominé le marché grâce
à un logiciel qui nexistera peut-être
plus ? Gates peut proposer un marché : "Mettons-nous
daccord sur des sanctions que je peux accepter,
et je renonce aux appels en tout genre."
Reste la procédure en cours devant les instances
européennes et surtout les dizaines, et peut-être
bientôt les centaines de procès intentés
par des particuliers. Cest peut-être là
que Microsoft va perdre le plus. En cash. Car négocier
avec des anti-Microsoft renforcés dans leur
bon droit (leur firme honnie a été reconnue
coupable) sera une autre paire de manche