Un rapport de l’OCDE souligne le problème de la lecture, de l’écriture et du calcul à l’heure d’Internet. Un bilan inquiétant.
Un quart des adultes de 20 pays industrialisés membres de l’OCDE n’ont pas les compétences nécessaires en lecture, en écriture et en calcul pour naviguer sans problèmes sur l’Internet. Telle est la conclusion, inquiétante, de La littératie à l’ère de l’information, un rapport publié le 14 juin par l’Organisation de coopération et de développement économiques. L’enquête a été réalisée entre 1994 et 1998 : 3 000 personnes âgées de 16 à 65 ans ont été interrogées dans chaque pays étudié (dont l’Australie, le Canada, le Chili, les ...tats-Unis, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, la Suède ou la Suisse).
Littératie ?
La littératie, terme directement traduit de l’anglais "literacy", a pour objet de mesurer si un individu est "capable de comprendre et d’utiliser l’information écrite dans la vie courante", selon la définition donnée dans l’enquête. Les tests auxquels étaient soumis les personnes interrogées comprenaient des textes, des documents (graphiques, tableaux) et des données chiffrées (notamment des bulletins météo). Les résultats ont été fractionnés en cinq niveaux, correspondant chacun à un degré de compétences plus ou moins élevées, le niveau 3 étant le minimum souhaitable pour l’OCDE. "Attention, nous ne mesurons pas si les gens savent lire, écrire ou compter, mais à quel point ils savent le faire. La nuance est subtile, mais très importante, souligne Patrick Werquin, membre de la Division de l’éducation et de la formation de l’OCDE."
Absence de la France
"Même dans les pays que l’on pensait les plus développés et les plus érudits, 15 à 25 % de la population éprouve des difficultés à la compréhension d’un texte ou d’un tableau." La Suède, la Finlande, la Norvège et les Pays-Bas sont les quatre nations où la "littératie" est la plus élevée. En queue de peloton, on trouve le Chili, le Portugal, la Pologne et la Slovénie.
Et la France ? "Elle n’a pas souhaité participer à cette enquête car elle avait des doutes sur notre méthode, précise Patrick Werquin. Notre étude n’est évidemment pas parfaite, mais elle a le mérite d’exister et de poser le problème." L’abstention française pourrait aussi s’expliquer par la crainte d’un mauvais classement. "Entre le Royaume-Uni et la Pologne", selon l’expert de l’OCDE...