Bravo Bernard Arnault. Aujourd’hui, il est de bon ton de se gausser des mauvaises fortunes, pour ses investissements Internet, du roi du luxe. Nous, on dit bravo.
Bernard Arnault a investi près de trois milliards dans des entreprises Internet. Aujourd’hui, boo.com, dont il détenait 8 %, a fait faillite après avoir brûlé 800 millions de francs. Et le titre Liberty Surf, société dans laquelle Arnault est fortement impliqué, est descendu bien en-dessous de son seuil d’introduction en Bourse. Soit. Mais dans le terme capital-risque, il y a risque. Et en investissant dans différentes start-ups, le patron de LVMH savait qu’il y aurait des dégâts. C’est la loi du genre. Mais il a investi pendant que d’autres se posaient encore la question de savoir si Internet n’était pas une mode.
Alors sachons relativiser : dans l’économie traditionnelle, une proportion importante des jeunes entreprises ne passe pas le cap des trois ans. Pourquoi cela devrait être différent pour les entreprises Internet ? Pourquoi seraient-elles, elles, huées en cas d’échec ? Pour Bernard Arnault, Boo représentait quelques pour-cents de son investissement global. Pas plus. Même si le titre Liberty Surf a fortement baissé, la valorisation de la société représente toujours une formidable plus-value pour le financier.
Arrêtons de faire croire au public que la nouvelle économie est radicalement différente de l’ancienne. Quelques vieilles règles restent immuables : il faut un marché, un produit et des clients. Ensuite, il faut prendre un risque. Parfois - Yahoo !, E-Bay, Razorfish... -, cela marche. Parfois (Boo), cela ne marche pas. C’est la vie des affaires.