Le département de la Justice américain s’est opposé mardi soir au rachat de l’opérateur Sprint par le géant des télécommunications. Les vautours ne vont pas tarder à affluer...
Le garde des sceaux Janet Reno et le directeur de l’antitrust Joël Klein ont annoncé hier à Washington qu’ils allaient engager une action en justice contre la fusion WorlCom-Sprint. Il s’agit d’éviter la constitution d’un duopole WorldCom/AT&T dans les télécommunications longue distance aux ...tats-Unis et internationales, ainsi que l’émergence d’un géant Internet (plus de la moitié des connexions).
Les deux entreprises ont immédiatement retiré le dossier de fusion qu’ils avaient soumis à l’approbation de la Commission européenne, afin de ne pas essuyer un nouvel échec. Pas de chance : mercredi 28 juin au matin, elle a tout de même rejeté la demande, arguant de la nécessité de mener à son terme la procédure. Ah, mais ! La fusion n’est pas formellement condamnée - Bernie Ebbers, le PDG de WorldCom, peut encore remporter un procès. Mais il y a de fortes chances pour qu’il choisisse de ne pas s’opposer à l’avis du département de la Justice.
Deutsche Telekom intéressé
La perte de Sprint fait capoter l’entrée de WorldCom sur le marché de la téléphonie mobile. Ce coup de frein à l’expansion d’un groupe vorace et ambitieux fait planer la menace d’une OPA sur WorldCom.
Quant à Sprint, il ne restera pas isolé très longtemps : le troisième opérateur longue distance des ...tats-Unis fait déjà l’objet de toutes les convoitises. Notamment Deutsche Telekom, qui détient déjà 10 % de son capital, pourrait être tenté de faire un coup. En effet, l’opérateur allemand, en sortant de l’alliance Global One avec France Télécom au début de l’année, s’est retrouvé privé d’un réseau haut débit pour offrir des services aux grandes multinationales. De plus, il a besoin d’investir aux ...tats-Unis pour affirmer sa dimension mondiale. Et il aurait, selon ZDNet, quelque 200 milliards de dollars à dépenser pour alimenter cette stratégie... On n’a pas fini d’entendre parler les hommes de l’antitrust.