Quand le président de Microsoft laisse entendre que Linux est un concurrent sérieux.
Linux serait une menace grave pour Microsoft. Info ou intox ? En tout cas, cest ce que Steven Ballmer, président de Microsoft (hé oui, il faut sy faire, Bill est " chairman " et " Chief executive officer ", ce qui le situe quand même au-dessus de son pote de Harvard - qui fut le dix-neuvième employé de Microsoft et le troisième à devenir milliardaire, derrière Bill lui-même et son copain Paul Allen - mais il nest plus président
), a laissé entendre lors de la conférence annuelle Windows Hardware Engeneering, vendredi dernier, 9 avril, à Los Angeles.
Ce qua dit exactement Ballmer, cest que le développement rapide de la popularité de Linux prouvait que Microsoft était dans un environnement extrêmement compétitif. Là, on sinterroge : parle-t-il aux développeurs, ou aux juges qui, à Washington DC travaillent sur laccusation de monopole ?
Il a ajouté qu’il y avait “un niveau de flexibilité, ou de confort, que les gens ont quand ils disposent du code source (...). Nous réfléchissons à ceci avec grand intérêt, en discutons avec nos clients, et quand nous aurons déterminé ce que cela signifie pour nous, nous vous le dirons.” Et là, on s’interroge encore : veut-il dire que Microsoft réfléchit à faire de Windows un code ouvert ? Ce serait une révolution, même si cette solution a été évoquée lors du procès, comme une décision qui ouvrirait la porte à un arrangement.
On ne sait pas sur quoi va déboucher le fameux procès, mais il est clair que Microsoft commence à trouver que tout ceci n’est plus dans son intérêt commercial. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, si le risque est grand pour la marque de Redmond (WA), il n’est pas non plus disproportionné : même si une décision défavorable à la firme de Bill Gates était prise par le juge, celui-ci a les moyens de payer une armée d’avocats pour faire traîner la justice avec des recours en appel, puis pourquoi pas vers la Cour suprême. Tout cela peut prendre encore des années (jusqu’à dix ans ?), pendant lesquelles Microsoft a le temps de prospérer. Le plus embêtant est peut-être la mauvaise publicité, et une dégradation possible des relations commerciales de la marque. Ces petites déclarations pourraient faire passer l’ouverture du code de Windows comme une décision stratégique de la marque, sans que cela n’apparaisse comme une concession aux juges. Quand cette ouverture pourrait-elle avoir lieu ? Réponse : quand Microsoft nous le fera savoir. Encore une fois, c’est Bill Gates qui a les cartes en main.