La société Wappup, créée en février dernier, veut jouer dans la cour des grands portails Wap. Le lancement de la deuxième version de son site est l’occasion de dévoiler ses partenariats et ses ambitions.
François de Guitaut le PDG de Wappup et Antoine Dubosq, DGKaren Bastien |
L’année 2000 fut, pour le Wap, celle de toutes les promesses et de toutes les critiques. Les acteurs du secteur ont appris la modestie. Wappup aussi. Ce portail de services Wap vient de lancer sa deuxième version et de mettre en place une trentaine de partenariats avec des sites. Mais François de Guitaut, son PDG, joue l’humilité. Fini les promesses de "
services géniaux, qui vont révolutionner la vie". Et l’image et le son restent encore du domaine du rêve. "
Les services Wap sont souvent médiocres, même aujourd’hui. Cela ressemble encore à du mauvais Minitel", lâche-t-il. Les services qui marcheront dans le futur restent la grande inconnue. Wappup propose donc la panoplie la plus large possible, des enchères aux news en passant par l’e-mail gratuit. "
On ne sait pas quelle sera la "killer app" (l’application à succès). Au Japon, ce sont les recettes de cuisine qui plaisent sur l’I-mode. Qui pouvait le prévoir ?"
Quelques années de répit
Mais le Wap aurait encore de l’avenir. L’arrivée prochaine du GPRS et de l’UMTS, et donc de plus grandes capacités de connexion, n’inquiète pas vraiment François de Guitaut. "Le GPRS est annoncé en janvier prochain, mais dans les grandes villes seulement. Il faudra attendre environ un an et demi pour que toute la France soit couverte. Quant à l’UMTS, il ne concernera 100% du territoire que d’ici à 5 à 6 ans." Quelques années de répit pour le Wap en perspective. C’est pour cela que Wappup s’est battu ces derniers mois contre le Wap-lock en assignant en justice France Télécom et SFR. Cette pratique permettait en effet aux grands opérateurs de capturer l’abonné en imposant la page d’accueil de leur portail Wap comme point d’entrée obligatoire. Une enquête du Conseil de la concurrence est en cours, mais les opérateurs ont d’ores et déjà accepté de déverrouiller leurs téléphones portables. En janvier 2001, cela devrait concerner 40% des appareils et en juin, 100%.
Critiques récurrentes
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Impossibilité de naviguer, difficultés de manipulation, illisibilité : les critiques récurrentes contre le Wap ont largement influencé les responsables de la société. "
Notre crédo, c’est moins de clics possibles", affirme Antoine Dubosq, le directeur général. La société met en avant sa navigation fluide, basée sur un accès aux différents services en trois clics maximum. Sur les portails Wap, il en faut généralement quatre. Et Wappup compte beaucoup sur la personnalisation dynamique. Une technique propre qui permet à chaque Wappernaute d’accéder en deux clics aux sites qu’il a l’habitude de fréquenter. Un peu comme l’historique de son ordinateur.
Tête de gondole
Reste la question de la rémunération. Wappup compte faire payer un franc par clic aux sites que le portail aura choisi de mettre en avant. Si, dans la rubrique sport, Sport24 veut être très accessible, il devra payer Wappup en fonction du trafic amené. Quant à Eurosport, Sportequestres, Nav2000 ou encore Planet F1, qui auront fait le choix de ne pas rémunérer le portail, ils seront aussi accessibles, mais en un clic de plus. C’est la formule de la tête de gondole de supermarché appliquée au Wap ! Pour arriver à 90 millions de chiffre d’affaires fin 2001, leur point mort, il faut à Wappup 250 000 abonnés. Ses dirigeants restent optimistes. Ils ont "au moins 20 millions de francs" dans les caisses. Et les partenariats signés avec des sites comme Aucland, Chateauonline, FranceMP3, Ibazar ou encore Travelprice, représentent une audience potentielle de 3 millions d’internautes. Reste à savoir si l’internaute se muera en Wapernaute...