Voteauction.com n’est plus. Vive vote-auction.com
Le site qui prétend vendre des voix d’électeurs aux enchères a été contraint de fermer sous la pression de la justice américaine. Il réapparaît avec une adresse à peine différente : vote-auction.com. Pour son fondateur, voteauction n’est qu’un "canular".
Voteauction.com n’existe plus. Le site sur lequel les électeurs américains sont censés pouvoir vendre leurs voix au plus offrant n’est plus en ligne. Son propriétaire actuel, Hans Bernhard, un homme d’affaires autrichien, s’est plié à une injonction rendue par un tribunal de Chicago (Illinois) le 18 octobre dernier, ordonnant la fermeture du site d’enchères qui se définit comme le "leader de l’industrie du vote".
Pressions financières
Le jour même du jugement, Bernhard Hans, déposait un nouveau nom de domaine, vote-auction.com. Ce second site est désormais en ligne, mais son contenu est sensiblement édulcoré par rapport à la mouture précédente. Vote-auction.com ne parle plus d’enchères mais de "donations" au profit des électeurs. Le tableau offrant un compte-rendu du nombre de personnes inscrites et du montant des enchères état par état a disparu. Chez Voteauction, on explique qu’il ne s’agit que d’un problème technique, et que le tableau sera à nouveau en ligne "dans quelques jours". Si Bernhard a obéi à la décision de la justice américaine, alors que ses bureaux se situent à Vienne, très loin de l’Illinois, c’est qu’il n’avait pas les moyens financiers de s’offrir un procès. Hans Bernhard raconte que domainbank.com, la société d’enregistrement de noms de domaines où avait été acheté l’URL voteauction.com, lui a demandé 100 000 dollars de participation aux frais judiciaires (Domainbank est également poursuivi par le tribunal de Chicago). Plutôt que de payer, Bernhard a préféré faire appel à un nouveau fournisseur, Silver Server.
Bidonnage complet ?
Voteauction.com a été créé au début du mois d’août dernier par un jeune Américain, James Baumgartner. Cet étudiant de l’...tat de New York a toujours défendu le sérieux de son site, même après qu’il l’eut cédé à Hans Bernhard. Son discours a changé : "Je n’ai jamais eu l’intention de vendre la moindre voix", jure-t-il aujourd’hui. Est-ce parce que la Justice a entamé des poursuites qu’il tempère son propos ? "Pas du tout. Ni moi, ni Hans Bernhard n’avons jamais eu autre chose en tête que de créer une satire du système électoral américain", assure-t-il. Baumgartner explique que les chiffres publiés sur l’ancien site étaient "gonflés". "Il n’y a jamais eu plus de 3000 personnes inscrites pour vendre leurs voix", déclare-t-il ainsi dans un article publié par Wired le 21 octobre. Le site en revendiquait plus de 22 000. Mieux : selon Baumgartner, aucun contributeur n’a jamais pris part aux enchères. Une affirmation que ne confirme pas l’actuelle direction de Vote-auction : "James ne participe plus à Voteauction depuis plus de deux mois. Je ne peux en dire plus sans lui faire courir des risques judiciaires", déclare un proche collaborateur de Bernhard. Ambiance... Vote-auction est censé avoir recueilli quelque deux millions de dollars de promesses d’enchères depuis le mois d’août.