Vive la dissidence ! Ce n’est pas un message chuchoté
sur une mailing-list, ni un slogan qui traîne sur quelques sites alternatifs.
C’est un cri joyeux qui enfle et pourrait bien tout emporter sur son
passage. Car le Web alternatif, l’autre Net, le cyber-militantisme
se portent à merveille. Cette dissidence qui, selon la très juste
définition d’Hanna Arendt, "
n’est pas une fin, mais seulement un
moyen, celui de faire à sa façon", progresse à grands pas.
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Retrouvez l’enquête d’Arnaud Gonzague, Jean-Marc Manach, Edgard Pansu,
Alexandre Piquard, Karine Portrait, Dorothée Tromparent dans Transfert
n°8, disponible en kiosque.
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Qu’il s’agisse d’hacktivisme (lire l’interview de Paul Mobbs d’Electrohippies) ; d’hébergement alternatif (lire les interviews de Sjoera Nas d’XS4ALL, d’Adrian Harris d’Alternet et de Lorrie Cranor, responsable du projet Publius) ; de militantisme électronique (écouter l’interview de Laurent Jesover, webmestre d’ATTAC, lire celles de Kevin Danaher de Global Exchange et de Laurent Chemla (créateur de l’école ouverte de l’Internet) ; de médias indépendants(lire l’interview de Geert Lovink de Nettime, de Mike Slocombe de Urban 75, de Clément Laberge de Pssst et de Silvere Trajan de No Spoon) ; de protection des données personnelles (lire l’interview de Doobee du Chaos Computer Club) ; ou de défense du logiciel libre... Le Web alternatif est bien vivant. Politique et radical, il se fédère autour de la lutte anti-globalisation. Plus un sommet international, plus une réunion du G7 ou de l’OMC, sans une riposte des contestataires du Net. Leur objectif : lutter contre le néo-libéralisme, encourager l’économie solidaire et protéger, envers et contre tout, la liberté d’expression. C’est dans ce même souffle que le collectif Samizdat.net (lire l’interview de Jean-Pierre Masse et Haris Papathéodorou), créé à la suite des grandes grèves de décembre 1995, entend rassembler à Paris, les 15,16, 17 décembre, tout ce que l’Internet compte de dissidents, d’alternatifs, d’amoureux du libre. Nom de code de cette "Rencontre européenne des contre-cultures digitales" : la Zelig conf’. Enquête sur la cyber-résistance.
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Au croisement du hacking et de l’activisme, l’hacktivisme réunit hackers politisés et militants informatisés. Une nouvelle forme d’expression politique qui réveille de vieilles peurs. Pour lire les interviews de Paul Mobbs et de deux animateurs de Samizdat.
Par Jean-Marc Manach et Alexandre Piquard
Contre les Big Brothers, les résistants s’organisent. Face aux mouchards et autres espiogiciels, ils font monter la pression publique. La vigilance des utilisateurs s’accroît, grâce à l’acharnement pédagogique de ces gardiens de notre vie privée. Doobee , 25 ans, fait partie du collectif de hackers allemands Chaos Computer Club depuis 4 ans.
Contre l’uniformisation, la censure ou juste pour l’ouvrir, les résistants ont créé leurs webmédias. La technologie leur a donné l’indépendance, il faut encore la garder. L’Anglais Mike Slocombe, 39 ans, est le webmaster de Urban 75, la Rolls des sites militants.
©Maurice Weiss |
Kevin Danaher, 50 ans, est le leader charismatique de Global Exchange, une ONG californienne anti-mondialisation de 40 employés. Il travaille depuis 1988 à mettre en relation et à développer des communautés traditionnelles dans le monde, mais a progressivement radicalisé son action depuis Seattle.
Napster est définitivement rentré dans le rang. Reste Gnutella, FreeNet et des dizaines d’autres sites de recherche et d’échanges de fichiers...Voir les animations qui expliquent le fonctionnement de Napster et de Gnutella.