L’ouverture du marché vietnamien à la fourniture de services internet reste très mesurée. L’...tat garde la mainmise sur la Toile et accentue son contrôle. Nguyen Thi Thanh Van de l’Alliance Vietnam Liberté revient sur ce décret.
Le changement dans la continuité doit avoir quelques adeptes au Vietnam : dans ce pays communiste, l’ouverture du marché des fournisseurs de services internet n’est pas ce qu’on peut appeler une révolution libérale. Selon le décret publié par le gouvernement vietnamien, les postulants devront obtenir une licence du tout puissant Directorat général des postes et télécommunications et devront travailler, main dans la main, avec l’unique fournisseur d’accès actuel, sous contrôle de l’...tat, Vietnam Data Communications Co. Comme le remarque Nguyen Thi Thanh Van, de l’association, opposée au régime, Alliance Vietnam Liberté, "l’...tat se rend bien compte qu’il ne pourra pas contrôler tout l’Internet, alors il essaie d’en contrôler l’ouverture".
L’armée aux commandes d’un FAI
Pour l’instant, il n’existe que cinq fournisseurs de services internet, tous plus ou moins contrôlés par l’...tat. Le petit dernier, Vitel, est même dirigé par l’armée vietnamienne. Le décret gouvernemental pourrait quelque peu modifier les choses, mais l’Alliance Vietnam Liberté ne crie pas victoire : "Cette ouverture mesurée sert surtout à attirer les investisseurs étrangers, mais l’...tat garde le plus important pour lui." En effet, le décret rappelle que seules les entreprises dont l’...tat est propriétaire peuvent être fournisseurs d’accès internet (FAI) ou fournisseurs de services d’échange (IXP). Le décret actualise aussi la liste des délits informatiques dans laquelle figurent désormais le hacking, la diffusion de virus ou de pornographie.
Surf non libre
L’...tat vietnamien profite aussi de ce début de libéralisation pour réaffirmer son contrôle sur la Toile : les cybercafés vont devoir signer des accords avec les fournisseurs de services Internet et s’enregistrer auprès des autorités.
Le surf ne sera pas libre non plus : les firewalls qui empêchent les internautes d’accéder à des sites pornographiques ou à des sites d’opposants seront maintenus. "De toute façon, la police a le droit de contrôler toutes les informations, souligne Nguyen Thi Thanh Van, et comme le décret le réaffirme, toutes les lois sur la presse et l’édition s’appliquent à l’Internet."