L’image du hacker dans le cinéma hollywoodien a bien changé depuis 20 ans. De War Games à Matrix, en passant par Tron, petit panorama.
"La représentation du hacker dans le cinéma grand public américain." Quel bel intitulé pour une thèse de doctorat ! En tout cas, les journalistes du site de CNN se sont livrés à un exercice de cinéphile : analyser l’image du hacker dans quelques grosses productions hollywoodiennes. Celui qui n’était qu’un nerd falot s’est étoffé au fil des ans. Ainsi dans Tron (1982), le premier hacker du 7e art interprété par Jeff Bridges n’a pas du tout convaincu le public. Le film devenu cultissime aujourd’hui, a fait un bide. Le premier vrai nerd populaire est Matthew Broderick, le bidouilleur pré-pubère de War Games (1983). Comme par hasard, ce hacker, qui déclenche presque une guerre nucléaire, fiche les jetons aux ...tats-Unis et le film fonctionne. On a trouvé la formule : le bougre doit faire peur pour cartonner, comme dans le James Bond Goldeneye (1995) où l’informaticien est (naturellement) russe et maléfique.
Le reste ne fonctionne pas : par exemple, le film Hackers (1995), qui raconte la lutte des gentils hackers contre les vilains hackers, a fait un tel flop qu’il n’a pas traversé l’Atlantique (on y voit pourtant Angelina Jolie en première hackeuse du cinéma). Il faut attendre Matrix (1999) pour sortir un peu des schémas nucléaire-virus-cambriolage virtuel et pénétrer dans le cyberespace qu’on avait quitté après Tron. Un comble.