Sur Ghosts Sites, Steve Baldwin rend hommage aux sites morts pour le Web en leur offrant une petite place dans son musée posthume.
La page d’accueil du site biblecentral.com, a été remplacée par le message : "Le site auquel vous essayez de vous connecter n’existe plus." Comme beaucoup d’autres sites, biblecentral.com a été obligé de fermer ses portes. L’Internet ce n’est plus l’Eldorado. L’océan numérique engloutit donc carrières prometteuses, grandes fortunes de la nouvelle économie et sites internet renvoyés au statut d’épaves. À l’hommage desquelles Steve Baldwin, concepteur du musée en ligne "Ghosts Sites", se consacre depuis cinq ans.
Les start-ups, des sociétés pas comme les autres
Steve Baldwin écume la Toile à la recherche de sites en voie de disparition. Dès qu’il rencontre une épave numérique, il s’empresse de faire une copie d’écran de sa page d’accueil pour ensuite la publier dans son musée. Lui-même est un rescapé du défunt site "Pathfinder", lancé par Time Warner, disparu en 1996. Aujourd’hui, il ne reste plus une trace de l’existence de Pathfinder... sauf sur Ghost Sites. Un crève-cœur : "Quand on a travaillé dans une entreprise de travaux publics, on peut dire "j’ai construit ce pont-là", il reste des traces matérielles de l’existence de la société." Mais qu’une start-up meurt et il n’en reste plus trace. Depuis 1996, Ghost Sites, le musée de la "faillite électronique" de Steve Baldwin a ainsi accumulé une collection de 520 pièces uniques en leur genre.
Construire une histoire du Web
Mais il n’est pas un simple écumeur de "fortunes" du web. Car, si certains s’intéressent seulement à l’histoire de la création du Réseau, lui se passionne pour celle des contenus de l’Internet. Pour Steve Baldwin, Internet change tellement vite qu’il devient nécessaire de conserver des traces de ce qu’il est et de ce qu’il a été. Il revendique Ghost Sites comme étant sa "modeste contribution à l’histoire du World Wide Web". "Mon but n’est aucunement de me moquer de tous ces sites disparus", se défend-il sur son site. Ce nostalgique du Web espère que ses copies d’écrans pourront plus tard rappeler aux gens la "tête" du Web tel qu’il est aujourd’hui, tel qu’il était hier. "J’espère qu’aucun révisionniste ne dira jamais que le Web n’a pas existé, ces images lui prouveraient le contraire."