Le ministère de la Justice américaine tente de faire témoigner un journaliste de Forbes qui aurait été en contact avec les membres du cybergang "Hacking for Girlies". Ce groupe de hackers est connu pour avoir attaqué de nombreux serveurs Web, dont celui du New York Times, en septembre 1998. Le journaliste a préféré démissionner plutôt que de dévoiler ses sources.
Adam Penenberg, journaliste au magazine financier Forbes, avait publié, au mois de novembre 1998, un article sur un groupe de hackers nommé "Hacking for Girlies". Dans son article, il disait avoir rencontré "Slut Puppy" et "Master Pimp", deux de ses membres et affirmait qu’en plus d’avoir paralysé le site Web du New York Times pendant 9 heures, le groupe avait participé à des attaques contre les serveurs Web de la NASA ou de la société Motorola. Presque deux ans après la publication de cet article, et à l’heure ou les cybergangs se multiplient, le ministère de la Justice américaine souhaiterait faire témoigner Penenberg devant un grand jury fédéral.
Un conflit entre un journaliste et son éditeur
Selon le procureur Tennyson Schad, Forbes aurait conclu un accord avec les plaignants selon lequel Penenberg ne serait interrogé que sur l’exactitude des informations contenues dans son article de 1998. Mais le journaliste a préféré refuser, conscient qu’on pourrait lui en demander beaucoup plus une fois à la barre des témoins. Il refuse de dévoiler ses sources au risque de "ruiner sa carrière" aurait-il déclaré. "Je ne pourrais plus jamais écrire d’articles sur les hackers si on pense que j’aide le ministère de la Défense dans son enquête" aurait-il ajouté. Par ailleurs, s’estimant désavoué par son éditeur, Penenberg a donné sa démission. Selon plusieurs sources, il aurait affirmé : "J’ai l’impression d’avoir été trahi par mon éditeur ". Et d’ajouter que l’avocat de Forbes "tente de l’obliger à témoigner". Penenberg a lui aussi pris un avocat (qui se trouve être le fils du président de la cour suprême des ...tats-Unis.) et surenchérit en exigeant de son employeur qu’il régle ses frais d’avocat.
Conclusion du Register : Penenberg et son éditeur se déclarent la guerre, alors que jusque-là ils étaient censés faire bataille commune pour la liberté de la presse ! L’éditeur aurait-il laissé tomber son principal cheval de bataille ? Affaire à suivre.