Le site de voyage en ligne vient de lever 144 millions de francs. Interview de son PDG, Roland Coutas.
Roland Coutas.Karen Bastien |
Chez Travelprice, les levées de fonds se succèdent à une régularité étonnante. Le site de voyage en ligne vient de lever un peu plus de 144 millions de francs auprès de ses investisseurs d’origine (Apax Partners, Partech International, Avenir Entreprise, Opéra Finance, General Electric, Exor, BVV Argentaria) et deux nouveaux, les AGF et Galiléo International. Présent en Angleterre, Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Canada et maintenant ...tats-Unis, il est l’un des derniers indépendants du secteur. Une réussite qui ne surprend pas son PDG, Roland Coutas. Développement continu, entrée en Bourse en fin d’année, à Travelprice, tout semble programmé. La crise des dotcoms, connaît pas. Interview.
C’est votre troisième levée de fonds en trois ans. Dans quelles conditions s’est-elle déroulée ?
Elle a été plus difficile que les autres, mais nous nous y attendions. L’important est que nous avons respecté le programme fixé. Quand, en mars 2000, nous avons rassemblé 115 millions de francs, nous annoncions déjà vouloir lever de nouveaux fonds pour mars-avril 2001. Et nous avons réussi. En septembre 2000, nous déclarions être à la recherche d’un partenariat stratégique. Avec l’entrée dans notre capital de Galiléo International, spécialisé dans les systèmes de réservation de vols, il est là...
Que va exactement vous apporter la présence de Galiléo International ?
C’est une société américaine que nous connaissons bien, pour avoir travaillé avec elle depuis quatre ans. Elle est en relation avec les systèmes de réservation de toutes les compagnies aériennes mondiales ce qui nous permet d’avoir accès à un volume très intéressant de vols. Avec cet accord, nous aurons donc de la meilleure technologie et moins cher.
Vous venez de vous implanter aux ...tats-Unis, comptez-vous ouvrir dans d’autres pays ?
Il est vrai que nous avons tout juste ouvert aux USA, mais par la petite porte. Nous avions un site canadien qu’utilisaient beaucoup d’Américains. Nous avons donc décidé de jouer sur notre marque. Elle est très forte là-bas, c’est pourquoi nous ne ferons d’ailleurs aucune publicité locale. Nous n’attendons rien de spécial de ce site, c’est un plus. Nous n’avons d’ailleurs pas du tout l’intention d’utiliser le capital levé pour nous étendre dans d’autres pays.
Aux ...tats-Unis, Orbitz, l’agence de voyage en ligne des cinq plus grandes compagnies aériennes américaines, verra le jour cet été. En Europe, un projet similaire est sur les rails. Est-ce une concurrence que vous craignez ?
Pas du tout. Nous sommes complémentaires. Eux n’offrent que des vols secs. Nous offrons également des séjours et des circuits. C’est pour cela qu’Air France accepte de commercialiser l’ensemble de ses offres sur nos sites. Et puis, la concurrence est logique dans un secteur qui est le premier secteur économique mondial et le premier également sur le Net.
Vous revendiquez la place de numéro un européen. Est-ce difficile d’être l’un des derniers indépendants ?
Notre chance, c’est d’avoir toujours eu le choix : rester indépendant ou s’unir à un groupe. Nous sommes naturellement très courtisés, car nous sommes peu nombreux à avoir ce statut dans le secteur. Mais avant toute chose, nous souhaitons mener à bien notre entrée en Bourse en fin d’année, afin d’asseoir notre assise financière.