Officiellement, la démission de Dieter Scheurle, président de l’office allemand de régulation de la poste et des télécommunications, annoncé jeudi 23 novembre a surpris tout le monde. Officieusement, Ron Sommer, patron de Deutsche Telekom, Klaus Zumwinkel, patron de la Deutsche Post, et Werner Müller, ministre de l’...conomie, attendaient ce départ avec impatience depuis plusieurs semaines.

Libéral convaincu

En effet, Dieter Scheurle, devenu "célèbre" pour avoir mener l’enchère des licences UMTS qui rapportèrent près de 100 milliards de marks au gouvernement allemand, était de plus en plus considéré comme un empêcheur de tourner en rond par les deux grandes entreprises allemandes. Alors que ces dernières défendent âprement ce qui reste de leur monopole, Dieter Scheurle n’a eu de cesse pendant les deux ans de son mandat de travailler à libéraliser le marché des télécommunications et de la poste. C’est sur une décision de son administration que, récemment, Deutsche Telekom s’est vu obligé d’offrir à ses concurrents des conditions équitables pour les accès illimités à l’Internet. L’office étudie actuellement les possibilités de forcer le géant à améliorer les conditions d’utilisation et d’accès du réseau téléphonique local par les compagnies de téléphone privées. Quant à la Deutsche Post, elle n’a toujours pas digéré que Dieter Scheurle refuse d’étendre son monopole sur le transport des lettres de moins de 200 grammes au-delà de 2002. Les deux entreprises ont accentué leurs pressions auprès du ministre qui a, dit-on, transmis le message à l’intéressé. Dieter Scheurle, membre du parti conservateur bavarois (CSU), ira rejoindre un poste doré dans une banque à la fin de l’année. Son successeur n’est pas encore connu, mais il devrait être de la même couleur politique que le gouvernement.