L’Euro 2000 à peine achevé, Internet se tourne déjà vers Sydney. Car si le site officiel du championnat d’Europe a fait un carton, celui des JO devrait sans mal le coiffer au poteau. Selon un rapport paru dans le magazine en ligne, Screen Digest, Euro2000.com a connu quelque 150 millions de visites par jour, mais olympics.com en attend plusieurs centaines de millions (pour info, le site de la Coupe du monde 98 n’avait été visité "que" par 13 millions d’internautes)...
L’auteur du rapport, Rachael Church, prédit carrément qu’en 2005 "les sites de sport pourraient être les plus lucratifs de tout l’Internet". Sites officiels des clubs sportifs qui montent leur boutique en ligne, grandes marques ou sites éditoriaux ont en effet toutes les cartes en main pour décrocher la cyber-timbale. Et notamment grâce à la diversité de leurs sources de revenus : le e-commerce à proprement parler naturellement, qui, en 2005 devrait rafler près de 9 milliards de dollars - dont 5,8 milliards pour la vente d’équipements sportifs et de sportwear - et environ 2,9 milliards grâce à la vente de billets en ligne.
L’internaute sportif est riche
Mais le commerce n’est pas tout, ces perspectives alléchantes vont également faire exploser les dépenses publicitaires, qui devraient atteindre 6,27 milliards dans cinq ans (près de mille fois les dépenses de 1999, quelque 160 millions). Les sites dédiés au sport ont pas mal d’atouts dans la manche : primo, ils n’ont pas un énorme besoin de publicité pour susciter le désir de consommer chez l’internaute. Les grands évènements sportifs s’en chargent pour eux. Secundo, selon Rachael Church, l’amateur de sport est un bon client pour le Net.
Il s’attarde un long moment sur les sites de sport (en Grande-Bretagne par exemple, 3 minutes de plus que sur les autres sites) et revient souvent (au Royaume-Uni, presque trois fois). En outre, c’est un vrai passionné, qui veut tout savoir, tout connaître sur son équipe préférée, mais ne dédaigne pas jeter un coup d’œil aux autres disciplines. Enfin, ses revenus annuels étant compris entre 40 000 et 60 000 dollars, il a les moyens d’assouvir sa passion.
L’appel du porte-monnaie ne laisse pas les entreprises indifférentes, notamment aux ...tats-Unis. Les grandes marques sportives proposent déjà des services spécifiquement en ligne, comme Nike et son concept ID, par lequel l’internaute choisit lui-même la couleur, les logos, qui orneront ses chaussures. En France, les sites d’équipements sportifs reconnaissent que le marché commence tout juste à poindre. Chez Décathlon, on admet que "La vente en ligne ne génère pas encore une consommation énorme", tandis que les responsables de Go Sport avouent ne pas avoir beaucoup investi dans leur site jusqu’à présent. Mais ces derniers promettent cependant de lancer, d’ici la fin de l’année, un grand "portail communautaire", histoire de profiter un peu du juteux business à venir.