Un physicien croate affirme avoir mis au point avec son équipe le premier matériau qui transmet l’électricité à température ambiante sans aucune déperdition. Une découverte qui bouleverserait de nombreux secteurs de l’industrie. Si elle est confirmée...
La supraconductivité à température ambiante, c’est le moteur à eau des physiciens : un rêve technologique théoriquement inaccessible. Pourtant, selon le New Scientist, des chercheurs croates affirment avoir mis au point un matériau qui reste supraconducteur jusqu’à 30 ° Celsius. Un supraconducteur offre une résistance électrique nulle et conduit donc l’électricité sans aucune perte d’énergie, contrairement aux câbles électriques métalliques qui perdent des électrons en route et dissipent de la chaleur. C’est ainsi que l’énergie produite par les centrales électriques est en partie gaspillée, puisque les lignes à haute tension ne sont pas supraconductrices.
Des difficultés pour reproduire l’expérience
Jusqu’à présent, les matériaux supraconducteurs sont principalement utilisés en recherche et développement, dans des domaines où les contraintes économiques sont faibles. Car ils ne fonctionnent qu’à très basse température et nécessitent un refroidissement constant à l’aide d’azote liquide ou d’autres fluides cryogéniques. Si elle était vérifiée, l’annonce du physicien de Zagreb, Danijel Djurek, de l’AVAC (A. Volta Applied Ceramics) aurait d’innombrables implications industrielles : transport (lévitation magnétique), stockage électrique, médecine (capteurs ultrasensibles pour l’imagerie médicale), électronique, etc. Mais les spécialistes demeurent sceptiques, rendus prudents par de multiples effets d’annonce dans ce domaine depuis une quinzaine d’années. L’équipe croate a rendu publique la composition de son matériau à base de composé simple de bore et de magnésium (MgB2). Des dizaines d’autres équipes dans le monde, comme celle de Paul Chu, directeur du centre de supraconductivité du Texas à l’université de Houston, ont tenté de reproduire l’expérience. Sans succès. L’équipe croate suscite d’autant plus de méfiance qu’elle n’a pas encore daigné fournir à d’autres laboratoires des échantillons préparés par ses soins. Mais le chercheur assure qu’il le fera dans les prochaines semaines. Il explique qu’il avait découvert le matériau magique dès la fin des années 80, mais que les années de guerre et des difficultés pour identifier parfaitement la structure du matériau supraconducteur justifie son long cheminement.
L’article du
New Scientist:
http://www.newscientist.com/dailyne...
Le centre de supraconductivité du Texas:
http://www.uh.edu/tcsuh/