Les ennuis continuent pour Microsoft, maintenant attaqué par Sun. Avec des motifs assez proches de ceux d’AOL-Time Warner. Le juge, lui, a fixé une nouvelle date pour la suite du procés.
Alors que la "compréhension" du juge pouvait laisser penser à un règlement assez rapide des ennuis juidiciares de Microsoft, c’esr reparti pour un tour depuis vendredi dernier et la plainte de Sun Microsystems. La firme concurrente de Microsoft réclame un milliard de dollars d’indemnité en compensation des "comportements anti-compétitifs" de la société de Bill Gates, notamment autour du logiciel Java, que Microsoft a plus ou moins banni, dans sa forme initiale, de Windows.
Sun souhaite que le juge oblige Microsoft à rendre Windows compatible avec Java., la situation actuelle ayant, selon le conseiller juridique de Sun, "fortement impacté nos ventes de serveurs". Une revendication qui fait penser à la plainte d’AOL-Time Warner, propriétaire de Netscape, contre le même Microsoft, pour avoir quasiment tué commercialement son concurrent sur le marché des navigateurs Internet.
Quant au procès avec les 9 Etats ayant refusé la proposition d’accord de Microsoft, il devrait recommencer le 18 mars prochain. La juge Colleen Kollar-Kotelly a donné un petit répit supplémentaire à Microsoft pour étudier les modifications que les Etats ont apportées à leur contre-proposition d’accord.
Pour l’instant, Steve Ballmer, le président de Microsoft, ne voit évidemment pas d’un très bon œil les demandes des Etats. Il a même déclaré préférer "ne plus vendre Windows" que de satisfaire aux réclamations, telles qu’elles sont formulées.
On a un peu de mal à le croire, tant Windows est important dans les revenus de Microsoft, mais Ballmer n’a pas une réputation de bagarreur pour rien. Et les réserves financières de Microsoft sont telles (plusieurs dizaines de milliards de dollars...) que tout est permis à la firme, si elle le veut.
Ce qui est amusant, avec cette nouvelle plainte contre Microsoft, ce sont les réactions aux Etats-Unis. Entre le New York Times et le Wall Street Journal qui se demandent si l’attaque de Sun n’a pas, entre autres, vocation à détourner l’attention sur les mauvais chiffres actuels du marché de Sun, on trouve le Seattle Post-Intelligence, citant le professeur Bob Lande, de l ‘Université de Baltimore, pourtant jusqu’ici pas tendre pour Bill Gates, disant qu’il finit pas "se sentir désolé pour Microsoft" devant un tel harcèlement...
Pourtant, personne n’a le sentiment que le "harcèlement" va cesser... Microsoft a de l’argent, beaucoup, et ne s’est pas toujours très bien conduit. On a donc le mobile (l’argent) et le motif (le comportement) pour qui veut se donner la peine. Sauf si, bien sûr, Microsoft décide de s’amender... A en croire Steve Ballmer, cela pourrait arriver : "Dans le passé, a-t-il dit dans le Financial Times, nous nous voyions comme l’outsider, obligé de se battre plus durement pour gagner. Maintenant, nous sommes un leader de l’industrie, et cela implique un certain sens des responsabilités
".
On attend de voir, Steve.