Le britannique scoot.com, dont Vivendi Universal est l’actionnaire principal, est à court de trésorerie. L’entreprise cherche de toute urgence de nouveaux investisseurs.
Scoot est à la rue. Les caisses sont presque vides, et faute de nouveaux financements, Scoot n’aura plus un sou au mois de septembre. Acculé, l’éditeur britannique d’annuaires professionnels en ligne vient de lancer un appel de détresse, jurant que "sa capacité à survivre au-delà de septembre dépend d’une éventuelle levée de fonds auprès d’investisseurs extérieurs".
Vivendi Universal, l’occasion manquée
Malheureusement, ceux-ci ne se bousculent pas pour entrer dans le capital de Scoot. Le cas de Vivendi Universal semble significatif. Le groupe de Jean-Marie Messier, spécialisé dans l’environnement et les médias, est pourtant le principal actionnaire de Scoot (il en contrôle 22,4 % des parts). Et les deux entreprises détiennent chacune 50 % de Scoot Europe. Ces liens avaient conduit Vivendi Universal à faire une proposition de reprise à 15 pences par action, sur l’ensemble du capital de Scoot, ces dernières semaines. Mais le britannique avait décliné l’offre, la jugeant insuffisante.
D’autres repreneurs étaient alors sur les rangs, parmi lesquels Vodafone, Wanadoo et Trader, mais jusqu’ici aucun n’a pas donné suite. Pour Scoot, la correction est sévère : le cours de son action s’effondre, perdant jeudi 28 juin, pour la deuxième journée consécutive, 50 % de sa valeur, pour s’établir aux alentours de 3 pences. On est loin des 15 pences proposés par Vivendi Universal. Et l’entreprise, qui fut valorisée jusqu’à 2,4 milliards de livres sterling au plus haut de la bulle internet en mars 2000, n’en vaut plus aujourd’hui que 25 millions. Soit cent fois moins ! Les résultats de Scoot ne sont, il est vrai, guère reluisants. L’entreprise a réalisé, pour l’année 2000, un chiffre d’affaires de 8,9 millions de livres sterling... et enregistré des pertes de 46,4 millions.
La Genèse ou le chaos
En attendant l’éventuelle survenue d’un repreneur, c’est le branle-bas de combat. Un plan drastique de restructuration, baptisé "Genesis", a été mis sur pied. Le patron de Scoot, Robert Bonnier, et son directeur financier, Ronald Dorjee, ont été démissionnés. Les projets d’expansion internationale sont abandonnés et 285 salariés, sur un total de 2 000, vont prendre la porte. Scoot annonce également une augmentation des tarifs de ses prestations. Enfin, le groupe d’annuaires envisage également de se séparer des petites annonces de Loot, une société acquise l’année dernière pour la somme de 180 millions de livres sterling, mais qui n’en vaudrait plus aujourd’hui que la moitié, selon les spécialistes. Les dirigeants de Scoot estiment possible d’atteindre l’équilibre opérationnel au dernier trimestre 2001. Moins optimiste, l’actionnaire principal Vivendi Universal, a annoncé qu’il passerait en provision dans les comptes du premier semestre 2001 la totalité de sa participation dans Scoot UK (estimée à 280 millions d’euros, soit 1,84 milliard de francs).