SafeWeb est le nouvel Anonymizer à la mode. Lancé il y a quelques mois, il se targue déjà de faire un million de pages vues par jour et compte lancer un nouveau logiciel anti-censure basé sur le P2P... grâce au fonds d’investissement de la CIA, qui veut lui aussi s’en servir.
SafeWeb apparaissait il y a quelques mois comme le petit nouveau du marché, très très prometteur, de la protection de la vie privée en ligne. Tout comme le célèbre Anonymizer, il permet en effet de surfer incognito, SafeWeb se posant comme un paravent sécurisé entre l’internaute et les sites consultés, empêchant ces derniers de collecter quelque donnée personnelle que ce soit. A l’époque de son lancement, SafeWeb criait haut et fort qu’il s’agissait là d’une belle réussite du rêve américain, deux des fondateurs étant d’origine iranienne et chinoise, et qu’ils oeuvraient donc, là, pour le bien de l’humanité, la liberté d’expression et la protection de la vie privée. Aujourd’hui, SafeWeb annonce la prochaine disponibilité de Triangle Boy, une technologie basée, entre autres, sur le peer to peer et dont l’objectif est de passer outre la censure effectuée par toutes ces sociétés privées, gouvernements, écoles, bibliothèques et autres qui, par le biais de logiciels de filtrage, bloquent l’accès à SafeWeb ainsi qu’à des dizaines de milliers de sites de par le monde. Le logiciel, encore en développement, devrait être téléchargeable gratuitement à la fin février.
Petit ombre au tableau : SafeWeb a reçu 1 million de dollars de In-Q Tel, le fonds d’investissement de la CIA, pour développer une version spécifique de sa technologie à destination des agents très spéciaux de la Central Intelligence Agency. L’accord, passé en novembre dernier, vient tout juste d’être révélé par le Wall Street Journal, suivi de près par un communiqué de presse officiel de la société. Selon l’un de ses fondateurs, cet accord ne peut que prouver la qualité du service qu’il offre gratuitement aux gens, en échange de bannières publicitaires, puisque mêmes les agents secrets se prennent de l’utiliser. Pour la CIA, il s’agit tout simplement de permettre à ses agents de surfer en toute liberté, et sans laisser de traces, ainsi qu’à leurs correspondants de pouvoir communiquer avec leurs agents traitants en toute confidentialité. Le Wall Street Journal cite également un expert des services de renseignements qui émet l’hypothèse que cela pourrait tout autant servir à attaquer telle ou telle banque ennemie, par exemple, sans laisser de chances à la cible de savoir ce qui lui arrive, ni d’où cela provient, quelque chose comme un "silencieux électronique"...