La cour suprême américaine a rejeté le recours de six enseignants contre une loi leur interdisant d’utiliser les ordinateurs de leurs facs pour rechercher des données "sexuellement explicites".
Les employés de l’...tat de Virginie ne s’y font toujours pas. Privés de Web, les enseignants, tout comme les autres fonctionnaires, doivent systématiquement demander l’autorisation écrite de l’administration avant d’aller surfer sur des sites parlant de sexualité. La faute à qui ? À la cour de l’...tat de Virginie qui, un beau jour de 1996, a décidé d’élaborer une loi destinée à empêcher ses employés d’utiliser les ordinateurs de l’...tat pour surfer sur tous les sites proposant des "représentations ou des contenus sexuels". Une mesure qui englobe aussi bien les sites franchement pornographiques que des pages à vocation éducative. Résultat : les enseignants se sont mobilisés contre cette disposition qu’ils estiment très contraignante, voire carrément contraire au sacro-saint premier amendement de la constitution américaine. Six d’entre eux ont engagé, avec l’aide de l’ACLU (American Civil Liberties Union), un appel devant la cour suprême en espérant que la légitimité de cette disposition infantilisante serait peut-être revue... Leur espoir était vain. Après presque une année de procédures, la cour suprême des ...tats-Unis a rejeté l’appel sans commentaires ni justifications. Un combat perdu pour les enseignants de Virginie qui accusent la loi d’avoir des conséquences néfastes sur leur travail.
Enseignants sous surveillance
Déjà, l’année passée, le journal Wired rapportait l’histoire de Paul Smith . Exerçant à l’université George Mason, l’enseignant avait été censuré par l’administration de l’établissement parce qu’il dispensait un cours sur la culture populaire incluant l’étude de la pornographie. La direction de l’université était même allée jusqu’à faire installer un filtre sur l’ordinateur de sa classe. Plus récemment, Melvin Urofsky expliquait au même journal qu’il n’avait pas pu demander à ses étudiants de faire des recherches en ligne sur le droit fédéral relatif à la pudeur. Terry Muller, professeur d’anglais à l’université William and Mary, a évité de faire des recherches sur les thèmes sexuels abordés par Charles Swinburne et d’autres poètes dans leurs œuvres. Les enseignants se forcent donc à l’autocensure pour éviter les remontrances de leur administration...