14/03/2001 • 13h34
Rien n’arrête les sites néonazis
Une enquête du Parlement allemand montre que le nombre des sites néonazis ne cesse d’augmenter. Aucun moyen vraiment efficace pour enrayer ce développement n’a jusqu’à présent été trouvé.
La progression est inquiétante. On comptait 32 sites néonazis en 1996, 80 en 1997. Aujourd’hui, l’enquête, réalisée par le Bundestag à la demande de Mme Ulla Jepke, député du PDS (parti néocommuniste), révèle qu’il y aurait près de 800 sites néonazis en langue allemande. De plus, le rapport souligne que les moyens jusqu’à présent mis en œuvre par le gouvernement fédéral pour arrêter cette prolifération n’ont quasiment eu aucun effet. Certes, depuis l’automne dernier, la Direction générale de la police judiciaire fédérale (BKA) et l’Agence fédérale de protection de la constitution (l’équivalent des RG français), ont intensifié la lutte contre ces sites où l’on retrouve pêle-mêle des textes incitants à la haine raciale, des documents historiques falsifiés, des chants nostalgiques sur le IIIe Reich et même des listes noires d’ennemis "de la cause". Mais le résultat est maigre. Quatre-vingt un sites trop explicites ou appelant à la violence ont pu être fermés. Mais parallèlement, 298 enquêtes judiciaires ont été menées sans résultats probants. Pour l’instant, le rapport relève que le filtrage des contenus se révèle inopérant. D’une part, parce que les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ne sont nullement obligés d’utiliser des filtres. Et, d’autre part, parce que les techniques de filtrage existantes ne sont pas suffisamment efficaces. La raison majeure de cette progression reste néanmoins l’installation des sites néonazis sur des serveurs américains, la loi américaine autorisant en effet ce type de publication sous prétexte de liberté d’expression. Le ministère fédéral de l’intérieur relève ainsi la nécessité de définir des standards européens et internationaux.
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