L’association Kiron et une poignée d’individus ont entrepris de relancer le festival Imagina sous la forme d’un congrès à vocation européenne.
"Être le catalyseur de ceux qui créent, cherchent, diffusent de l’image numérique." Telle est l’ambition du congrès qui devrait naître sur les cendres encore fumantes du festival Imagina. En juillet dernier, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) avait annoncé qu’il ne financerait plus la manifestation, préférant se recentrer sur ses missions d’archivage. Imagina, dont la 19e édition avait attiré 6 500 participants en janvier et février 2000, était condamné.
Un domaine porteur
La décision n’a pas vraiment surpris le petit monde de la création audiovisuelle, de la réalité virtuelle et de l’infographie. Mais elle a créé un vide. "En France, il y a un savoir-faire que l’on ne peut pas laisser tomber", explique Bernard Ollagnier, chargé de mission auprès de Kiron association. Ce groupe de communication culturelle parisien entend relancer Imagina d’ici six à douze mois, avec la contribution de six individus (dont André Jean-Marc Loechel, secrétaire général de l’Association des villes numériques, et Christian James, ex-directeur administratif et financier de l’Association des droits des auteurs, musiciens et interprètes, ADAMI). "L’image numérique est un domaine porteur et créateur d’emploi qui n’intéresse pas seulement les grands esthètes", justifie Bernard Ollagnier.
Un congrès à vocation internationale
Le chargé de mission, créateur du salon Apple Expo, n’est pas persuadé de la nécessité de récupérer le nom d’Imagina. L’INA a proposé à son ex-partenaire, le festival de télévision de Monte Carlo, de racheter les droits. Les négociations sont encore en cours. Le prix estimé par le cabinet PriceWaterhouseCoopers serait assez salé. En s’alliant avec le festival monégasque, les créateurs du nouvel événement pourraient réutiliser la marque et se faire un coup de pub. Mais cela n’aurait peut-être pas de sens. Car le nouvel Imagina ne sera pas un festival, mais un congrès, avec une ouverture internationale plus grande : "Nous ne voulons pas seulement une démo géante qui a lieu une fois par an. Imagina correspondait à une époque. On peut évoluer. Et nous essaierons d’avoir plus d’étrangers, pas seulement parmi les intervenants, mais aussi parmi les participants." Des manifestations "dérivées" devraient avoir lieu dans d’autres villes européennes, à la façon d’un festival off.
Pour l’instant, les financements n’ont pas encore été réunis. Ils devraient provenir des collectivités locales, et des recettes du congrès. Les organisateurs comptent dégager plus de bénéfices que l’ancien Imagina.