Le MP3 et le partage de fichiers pourraient finalement sauver l’industrie musicale. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude signée Webnoize.
" Le MP3 pourrait doper de 20 % les ventes de musique au cours des cinq années à venir. " Webnoize, média américain spécialiste de l’e-musique, l’affirme : l’industrie musicale a tout intérêt à entrer dans la mouvance de la musique dématérialisée et du partage de fichiers. En plein procès Napster, alors que le MP3 n’est pas en odeur de sainteté, cette démonstration, fondée sur une étude sérieuse du marché, ridiculise la politique de répression des Majors.
Webnoize constate que les achats de CD des moins de 25 ans ont faibli depuis trois ans, car les jeunes se désintéressent de la musique au profit du Web et des jeux vidéo. Ce sont les plus de 35 ans qui assurent désormais l’essentiel des ventes de disques. Pour contrecarrer cette tendance au vieillissement de la clientèle, indiquent les analystes, il faudrait que les plus jeunes copient les étudiants des facs US... en consommant plus de MP3 et de Napster !
Webnoize ne le dit pas aussi crûment, mais loue ouvertement les vertus de la cure de partage de fichiers piratés dans les universités, facilitées par l’existence de réseaux Internet à haut débit.
Cure de partage de fichiers
Toujours selon la même étude, " Les étudiants utilisent les fichiers MP3 en complément d’autres musiques, la consommation de CD et de radio restant en gros inchangée. " En effet, le MP3 est considéré comme un sous-produit, jetable. On ne stocke pas plus de 10 titres sur son disque dur. Non seulement le piratage ne nuit donc pas aux ventes, mais en plus, il les dope : " La musique MP3 ne cannibalise pas le marché commercial de la musique. Au contraire, elle aide à créer une génération de jeunes enthousiastes qui écoutent plus de musique et achètent plus de CD. "
Il s’agirait donc que les médias traditionnels passent à l’économie du téléchargement, au lieu de s’arc-bouter sur des positions du passé. Webnoize prône le " modèle hybride ", façon Virgin, où chaque achat de CD donne droit au fichier musical correspondant. Mais il y a aussi la déclinaison de produits " packagés " : faire payer plus cher un CD avec le poster, un téléchargement en exclusivité, etc. Et bien sûr, la commercialisation de bases de données clientèle, qui aboutit à des méthodes de push - on démarche le client suivant ses goûts pour lui vendre toujours plus. Business as usual, mais sur le Net...