Le Flash Festival en France, dont la seconde édition se tiendra les 24 et 25 mai au Centre Georges-Pompidou de Paris, est l’objet d’une polémique sur Nettime-fr, la liste de discussion de référence en matière de cyberculture.
A travers conférences et performances, cette manifestation entend présenter l’actualité de la création graphique réalisée avec Flash, le logiciel vedette de Macromedia. Un concours ouvert à participation (la date limite de soumission est fixée au 15 avril) récompensera les meilleures réalisations francophones dans six catégories. L’une d’entre elles, le Prix spécial Centre Pompidou, a pour thématique le "web activisme". "En cette année ’riche’ en événements, les actions artistiques se sont multipliées sur et avec Internet, pour dénoncer, résister et rassembler les internautes", peut-on lire sur le site du festival.
"Amalgamer une discipline et un produit"
C’est ce point qui a fait réagir des internautes abonnés à Nettime-fr. "En plus d’amalgamer une discipline et un produit, l’invitation de cet événement suppose que l’usage d’une technologie serait sans conséquence idéologique", écrit ainsi Nicolas Malevé, de l’association belge Constant vzw.
Or, poursuit-il dans son texte, "le format Flash
est un format propriétaire. C’est-à-dire un format qui n’est pas dans les
mains d’une communauté d’utilisateurs(-trices) mais qui évolue selon
l’analyse d’un marché. Contrairement à un standard qui est un ensemble de
règles acceptées et choisies librement par un large nombre d’acteurs, un
format propriétaire est décidé unilatéralement dans une logique
d’entrepreneur."
Une démarche, selon lui, totalement opposée à celle d’une "organisation activiste" pour qui l’accès aux composantes de son outil sont une "priorité absolue". "Faire de l’activisme sur le web n’est pas seulement créer un bandeau qui raille Georges Bush, juge-t-il. C’est surtout prendre conscience de l’enjeu qui pèse
sur l’accès à l’information et de l’importance cruciale de l’autonomie de
diffusion, de création et d’association. Et de comprendre que cette
autonomie ne se réalisera pas au travers de technologies fermées qui se
cantonnent dans le rôle convenu, narcissique et restreint d’une applet." Et de demander aux organisateurs du FFeF d’encourager dans leur concours l’utilisation de technologies alternatives et notamment de logiciels libres.
Sur Nettime-fr, les responsables du FlashFestival ont pris la peine de répondre. "Nous avons toujours oeuvré en élargissant autant que possible le festival, écrit ainsi Guylaine Monnier, organisatrice de la manifestation. Nous sommes depuis le début très conscients de ce problème de quasi-monopole. Nous ne souhaitons en aucun cas être les commerciaux de Macromedia mais nous ne devons pas non plus tomber dans l’excès inverse et refuser à un genre une reconnaissance."