La start-up californienne Digital Fountain propose d’améliorer le streaming vidéo et audio en optimisant l’envoi des données aux internautes. Une solution qui a reçu le soutien de Sony et Cisco.
Le streaming vidéo et audio popularisé sur le Web par RealNetworks et Microsoft n’a pas encore trouvé son public. Trop lent, trop moche... La start-up américaine Digital Fountain basée à San Francisco a semble-t-il trouvé une manière d’améliorer la qualité actuelle. Non pas en compressant davantage les données diffusées, mais en optimisant leur envoi pour offrir une meilleure fluidité de l’image ou du son. Habituellement, le serveur envoie les données par paquets à chaque internaute demandeur. Quand un paquet de données vient à manquer, l’ordinateur demande au serveur de le renvoyer. L’attente générée provoque alors un hachage de l’image ou du son très irritant.
Une vue d’ensemble
La technologie de Digital Fountain, dite technologie de méta-contenu (Meta-Content), est également basée sur l’envoi par paquets. Mais même si des paquets manquent, l’ordinateur sera capable de restituer la vidéo ou l’extrait sonore avec une qualité identique, ou presque. Il suffit en effet qu’une partie des paquets envoyés par le serveur arrivent à destination - peu importe dans quel ordre - pour que l’ordinateur reconstitue le contenu, grâce à des algorithmes mathématiques assez ardus. La fluidité est donc assurée, pour peu que l’internaute bénéficie d’une connexion fiable. Les serveurs sont en outre moins sollicités par les requêtes des utilisateurs, ce qui induit une substantielle économie de moyens pour le fournisseur. La solution peut en outre être associée à des technologies de multicast (envoi des même flux de données à plusieurs internautes) pour une efficacité plus grande encore.
40 000 dollars le serveur
Pour les entreprises, l’investissement n’est cependant pas négligeable : le serveur de streaming (qui fait théoriquement le travail de 30 serveurs actuels) coûte 40 000 dollars (300 000 francs environ). L’internaute doit, lui, télécharger un logiciel spécifique, compatible avec les formats de streaming de Microsoft et RealNetworks (pas encore disponible sur le site de Digital Fountain). Cisco et Sony, qui ont tous deux investi dans Digital Fountain, devraient rapidement déployer cette technologie, le premier en interne pour communiquer avec ses forces de vente, le second pour des applications commerciales de diffusion via satellite. Si les internautes sont suffisamment nombreux à adopter la solution, d’autres acteurs majeurs du Web pourraient suivre. Ce n’est pas encore la télé sur Internet, mais on progresse...