Pirates à Hollywood.
Hollywood adore les pirates. En tout cas sur le grand écran. Dès qu’il s’agit du petit, celui relié à un ordinateur, les grands producteurs sortent leurs longs couteaux...
Et ce qui s’est passé au parlement américain, cette semaine, est édifiant. Avec des hommes comme Michael Eisner ou Jack Valenti dans les premiers rôles. Le premier a assuré aux sénateurs qu’il avait tellement peu peur des nouvelles technologies qu’il comptait bien sur elles pour bloquer les échanges de fichiers. Le second a tenu un discours offensif (sur la défensive quand même) contre cette " petite communauté de professeurs " qui, dans leur " tour d’ivoire, ne savent pas ce que c’est que de gagner un dollar à Hollywood ", et contre ses fabricants qui devraient quand même fabriquer des ordinateurs protégeant les producteurs contre la copie.
Si on a du mal à voir quels sont les " professeurs " visés par Valenti, le représentant des intérêts des producteurs peut courir longtemps avant de voir les producteurs d’ordinateurs faire de grands efforts contre les échanges de fichiers : c’est pour cette raison que pas mal de gens achètent des ordinateurs... Les fabricants ne vont pas se tirer une balle dans le pied. Au contraire : ils proposent même des machines ad-hoc (style iPod d’Apple).
De plus, l’échange de fichiers est naturel avec Internet. Et souvent, il s’agit de fichiers l dresser des barrières partout, pour protéger les intérêts des grands de l’industrie du loisirs, au détriment des utilisateurs ? Pas convaincant. Surtout qu’on paie déjà, en France, une taxe sur les CD quasi scandaleuse : quand vous achetez un CD vierge pour faire une copie de sauvegarde de votre propre travail, vous versez de l’argent aux auteurs et producteurs de musique... Cela ne s’appelle plus une compensation, mais bien un impôt, une taxe. Au profit d’une seule catégorie de personnes.
Si les producteurs veulent se protéger contre le piratage, il faut qu’on ait un réel intérêt à acheter les disques et DVD. Qu’on y trouve des plus values. Bloquer les échanges de fichiers, quels qu’ils soient, au nom de leurs intérêts catégoriels n’est pas une solution. Certains l’ont compris. D’autres continuent à vouloir tout bloquer, à se battre contre la pluie en essayant de l’empêcher de tomber, et tant pis si le reste de la population a besoin de l’eau de pluie pour boire ou pour les cultures.