La campagne du candidat RPR passait par le Sentier des Halles, où l’attendaient des membres de l’association Silicon Sentier. Le maire d’...pinal s’est frotté de près aux nouvelles technos...
Aujourd’hui, le candidat RPR le plus célèbre du XVIIIe arrondissement était off limits. Dans le deuxième arrondissement de Paris, Philippe Seguin se pliait à l’un des passages obligés du travail de campagne : le ratissage du terrain. Cette fois, c’était dans un théâtre, le Sentier des Halles, convié par l’association Silicon Sentier, qui regroupe une bonne part (2 000 salariés) de la nouvelle économie du ventre de Paris. Et qui, quelques semaines plus tôt, avait convié Bertrand Delanoë, le candidat-maire du PS à s’exprimer lui aussi sur le thème des nouvelles technos dans la ville.
Entouré de deux têtes de listes, Jean-Dominique Giuliani (VIe) et René Le Goff (Xe), l’ancien président de l’Assemblée nationale avait bien préparé son sujet : face à de jeunes entrepreneurs branchés Internet et nouvelles technos, il a fini sous les "applaus". Et retrouvé un semblant de bonne humeur que les derniers sondages avaient émoussé.
On a échappé à la fracture numérique
Après quelques formules de circonstance (plaisir de la rencontre, humilité face au sujet, attente d’un partage des réflexions) et une phrase d’actualité - "J’imagine que ça doit être la première fois dans une élection municipale à Paris que se tient ce genre de rencontre, ça n’est certainement pas la dernière" - le cadrage du sujet est impeccable. Emploi, services à la population, culture, politique, rien ne manque. Sauf, oui, un petit détail. Que voici : "Il faudrait que demain Internet soit une chance d’améliorer l’organisation de notre société, sa fluidité, sa convivialité plutôt qu’il ne soit un nouveau critère de l’exclusion du fait de l’incapacité de certaines catégories de la population à y accéder." Ouf ! On a pour une fois échappé à la "fracture numérique". Mais pas à la mention "anecdotique" de la création du site Internet du candidat, premier acte de campagne, réactualisé trois fois par jour, forum très fréquenté, 30 000 visiteurs par mois, un succès parfois débordant. Mais si.
Le budget plus tard
Ce que veut Philippe Séguin pour la mairie de Paris, s’il y arrive, c’est que les 12 000 PC, les 500 applications, les 400 réseaux locaux, qui y fourmillent servent un jour à autre chose : qu’on les gorge, par exemple, d’archives numérisées pour permettre aux Parisiens d’accéder aux informations dont ils pourraient avoir besoin. Les documents d’état civil, les autorisations de permis de construire, la gestion des prêts de bibliothèques. Et, en bon énarque, la création d’une nouvelle direction administrative : celle de la prospective. Au programme aussi, l’accès à Internet pour tous, doté, "s’il le faut d’un co-financement permettant l’arrivée d’Internet dans les foyers". Le vote par Internet, la connexion pour toutes les écoles, même si ce n’est pas totalement du ressort d’une municipalité. Exemple à l’appui : on croit que les établissements sont connectés, mais au lycée Montaigne, "il y a sept ordinateurs connectés pour 1 700 élèves..."
"Donnez-nous des raisons de vous croire", a demandé l’un des spectateurs de Silicon Sentier, un peu éberlué. "Comment allez-vous financer ?", a renchéri un autre. À ces questions, Philippe Seguin a rétorqué qu’il était encore trop tôt pour répondre sans approximations. "On vous donnera le budget plus tard", a confirmé Jean-Dominique Giuliani.