La Mairie de Paris a présenté PARVI, son plan d’action pour faire de la capitale une " métropole numérique ". Un vaste programme, encore un peu flou, présenté à l’ocasion de la fête de l’Internet.
Chacun fait la fête à l’Internet comme il peut. Vendredi 22 mars 2002, la Mairie de Paris a saisi l’occasion pour présenter, à l’Hôtel de Ville, son plan pour faire entrer la capitale dans l’ère numérique. Pour l’occasion, neuf adjoints de Bertrand Delanoë, pas moins, avaient fait le déplacement, dont Danièle Auffray, chargée des nouvelles technologies et de la recherche, et Christian Sautter, chargé du développement économique, de l’emploi et des finances. Le plan d’action, baptisé PARVI (pour Paris Ville Numérique), contient des objectifs tous azimuts : démocratisation de l’accès à l’Internet, refonte des sites de la municipalité pour favoriser la démocratie locale, encouragement à la création numérique, mesures en faveurs des entrepreneurs dans le secteur des nouvelles technologies, promotion du logiciel libre, extension du haut débit, utilisation des NTIC pour améliorer la gestion de la ville... Si les lignes directrices évoquées semblent intéressantes, PARVI laisse néanmoins une impression de plan fourre-tout calibré pour les électeurs. D’autant que peu de mesures concrètes ont été annoncées et que les élus parisiens n’ont communiqué aucune donnée budgétaire des différents volets de l’opération.
Espaces publics numériques
Pour démocratiser l’Internet, il est prévu d’ouvrir une trentaine d’espaces publics numériques (EPN) d’ici à la fin de l’année, contre deux seulement en service aujourd’hui. " Pour remplir cet objectif, nous comptons nous appuyer sur quelques-uns des 174 points d’accès publics déjà répertoriés sur la ville, en leur octroyant les subventions nécessaires pour qu’ils remplissent les obligations des EPN en matière d’équipement et d’encadrement ", explique Danièle Auffray. L’adjointe au maire a également tenu à souligner sa volonté de mener une " politique hardie en faveur du logiciel libre, de Linux, voire de GNU ". Mais cet engagement de principe semble encore bien loin d’entrer en application. Pas question, par exemple, de toucher pour l’instant à l’équipement logiciel de la Mairie elle-même. En revanche, les ordinateurs des EPN pourraient servir de laboratoire du libre.
Haut débit
L’équipe municipale prévoit aussi de développer le haut débit, en utilisant des solutions alternatives à l’ADSL de France Telecom et au câble de Noos. Mais ce matin, Noos était omniprésent. En effet, une vingtaine d’ordinateurs connectés étaient installés dans la salle, et autant de collégiens avaient été invités pour une démonstration de surf haut débit. Et Noos, fournisseur d’accès de l’opération, avait placardé les murs d’affiches de publicité pour son offre haut débit. " Le sponsoring, c’est bien, mais il y a des limites ", ronchonnait Danièle Auffray, énervée de ce déploiement promotionnel qui faisait oublier qu’il s’agissait d’une conférence de presse de la ville de Paris.
Wi-Fi testé à Paris
Pour trouver des solutions alternatives aux deux poids lourds du haut débit, la ville de Paris a commandé au cabinet de conseil en télécommunications Siticom une étude des diverses technologies envisageables, afin de connaître leur taux de pénétration, leur faisabilité technique et leur coût de déploiement. Ses conclusions devraient être rendues au cours du mois d’avril. Sans attendre, la mairie a décidé de tester la technologie Wi-Fi (haut débit sans fil : voir Transfert magazine N° 22, mars 2002) en installant des antennes au parc Montsouris, qui jouxte la Cité universitaire.