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Paradis numérique cherche forteresse en Mer du Nord
Après les paradis fiscaux, voici le premier paradis numérique. Ce sanctuaire sera basé dans l’île-forteresse de Sealand. C’est du moins ce que veut créer HavenCo Ltd, un fournisseur américain d’infrastructures pour le commerce électronique et l’échange de données.
Un cauchemar de flic. Les polices du monde entier pestaient déjà
contre les paradis fiscaux tels que les îles Caïman ou le Lichtenstein.
Elles vont haïr Sealand, le premier sanctuaire numérique pour données
confidentielles.
Située à une douzaine de kilomètres des côtes anglaises,
cette île-forteresse devenue principauté n’a jamais reconnu aucune
des lois britanniques ou internationales de protection des données. C’est
sans aucun doute ce qui a suscité l’intérêt de Sean Hastings,
le patron de HavenCo Ltd, une petite société américaine
de location d’infrastructures informatiques (serveurs de transactions électroniques,
transfert, ou stockage sécurisé d’informations, etc.). L’entreprise
vient d’installer sur l’île un centre de données dont elle compte
commercialiser les services d’ici l’été prochain, après
une série de tests. Mieux, après des mois de négociations
et en raison de la santé déclinante du Prince Roy, les autorités
de Sealand viennent officiellement de céder le pouvoir à Sean
Hastings. Lors d’une conférence de presse, il a assuré que, bien
qu’il s’engage à traquer toute donnée pédophile
"Sealand n’a et n’aura jamais aucune loi réglementant
le trafic des données". Et d’ajouter pour convaincre les futurs
clients : "faire fonctionner un e-commerce 365 jours par an implique
que le système politique soit au moins aussi fiable que l’est votre
système informatique."
République bananière
DR
Le nouveau maître des lieux n’a pas été regardant sur le passé de sa nouvelle possession. Construite durant la deuxième guerre mondiale, cette île artificielle a été proclamée indépendante en 1967 par un major anglais à la retraite qui passait par là. Depuis, Sealand n’a jamais vraiment été reconnue par les autorités internationales, bien qu’une cour anglaise ait jugé en 1968 qu’elle ne faisait pas partie du Royaume-Uni. À ce jour, Sealand s’est surtout fait connaître via la rubrique faits divers : deux "guerres" en 1968 (contre un caboteur britannique) et en 1978 (contre des "traîtres" de l’intérieur qui avaient fomenté une révolution de Palais), ou, plus récemment, selon l’AFP, des trafics d’armes et de faux passeports. Un joli pedigree pour la première république bananière électronique...