Les mauvais résultats de Kalisto, la société de jeux vidéo, plongent son jeune PDG dans la tourmente.
Avec sa taille de géant (un peu plus de deux mètres), il est difficile de louper Nicolas Gaume. Le jeune (29 ans) PDG du développeur de jeux vidéo Kalisto, plus jeune membre du conseil exécutif du Medef, a aussi été la coqueluche des médias. On l’a vu sur tous les plateaux de télévision : un jour à Capital avec Emmanuel Chain ; une autre fois remettant les prix au Millia avec HélèneNoguerra, la sœur de Lio. Sympa, toujours souriant, il était même la caution « France, pays de technologie » que Chirac emmènait avec lui pour une visite de VRP au Japon, en 1998. Kalisto était un modèle regardé, admiré. Même Hollywood parlait avec la société bordelaise pour développer des jeux. Et pas n’importe qui : Spielberg lui-même. Le bon temps... Car, aujourd’hui, la situation a bien changé. Le 12 mars, Gaume a dévoilé les résultats catastrophiques de sa société pour l’exercice 2000, après en avoir retardé l’annonce à deux reprises : au lieu des 170 millions de francs attendus, Kalisto ne réalise que 19 millions de francs de chiffre d’affaires, une chute vertigineuse par rapport aux 108 millions de francs engrangés en 1999, et aux 170 promis, en octobre 2000. Pourquoi cet excès d’optimisme ? Nicolas Gaume évoque un grand opérateur de télécoms qui n’aurait pas honoré ses engagements (verbaux) de commandes. La rumeur parle de Wanadoo, la filiale de France Télécom.
Nuits difficiles
L’affaire est sérieuse. Et ne fait pas de bien aux entreprises de technologies cotées. Pourtant, ce ne sont certes pas les premières difficultés auxquelles doit faire face Nicolas Gaume, et il s’en est toujours sorti jusqu’ici. Car sa société n’est pas une start-up. Elle existe depuis une dizaine d’année. En 1994, il avait même dû céder Kalisto (alors Atreid Concept) au groupe Pearson pour en assurer le développement commercial, avant de finalement la racheter entièrement, deux ans plus tard. Le problème ? Depuis le 25 juin 1999, la société est cotée au Nouveau Marché. La mauvaise passe que traverse Kalisto se ressent sur son cours de Bourse, ratatiné, écrasé. D’un record de 30 euros en mars 2000, il se traîne, depuis fin mars 2001, sous la barre d’un euro. La cotation de l’action Kalisto a même dû être suspendue lorsque le développeur a repoussé, pour la deuxième fois, l’annonce de ses résultats. Kalisto est donc devenue une proie accessible pour un groupe fortuné. Là encore, la rumeur attribue des velléités à Wanadoo.
« La pression financière qui pèse sur Nicolas est terrible, il n’en dort plus la nuit », raconte un de ses amis. Nicolas Gaume se tait donc, espérant pouvoir annoncer de bonnes nouvelles pour Kalisto. Les résultats du premiers trimestre 2001 devraient être meilleurs, du fait de contrats déjà annoncés. Mais le grand Nicolas ne sera pas tiré d’affaire pour autant. Et s’il perdait une nouvelle fois la main sur sa société, il aurait bien du mal à en reprendre le contrôle ultérieurement.
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