Vous culpabilisez de gruger les maisons de disques en utilisant Napster ou Gnutella ? Un site, Fairtunes.com, vous permet de rétablir la balance en versant volontairement de l’argent aux artistes !
" Je crois que nous allons assister à la mort de la vente de disques ". Le ton n’est pas à la gaudriole sur Fairtunes.com, un site canadien lancé il y a quelques semaines. " Pensez à ce que le développement de l’automobile a fait au cheval et aux fabricants de diligences ", exhorte gravement un texte de présentation. C’est pour cela que Fairtunes a été créé : pour permettre aux artistes dont les œuvres sont pillées par Napster de survivre et de continuer à produire. " N’êtes- vous pas prêt à débourser les deux ou trois dollars de royalties touchés par les groupes à chaque album vendu ? Nous si ! "
Pour l’instant, la firme de Winnipeg est bien la seule, ou presque. Car les donateurs ne se précipitent pas pour se vider les poches. Selon le magazine ZDNet.com, le site a engrangé un montant total de 821 dollars US et 191 dollars canadiens. Soit un fabuleux magot de presque 7.000 francs...
De coquettes sommes…
Au moment où nous écrivons ces lignes, le groupe Métallica a déjà empoché la coquette somme de 6 dollars US et 5 dollars canadiens et la folkeuse à paillettes Sheryl Crow 2 dollars. Prince quant à lui a ramassé 10 dollars et Courtney Love16 dollars. Ironie, les deux premiers luttent contre Napster et les deux derniers le soutiennent… Les généreux donateurs ont même la possibilité d’encourager les artistes décédés comme Elvis Presley ou les groupes disparus, comme les Beatles, à poursuivre leur œuvre !
La RIAA veille
Les créateurs de Fairtunes sont-ils des bénévoles au grand cœur ? Presque, car ils empochent seulement 3,5 % du montant des contributions, plus 23 cents par donation. Somme qui, disent-ils, leur sera réclamée par l’administration fiscale canadienne. Le reste de l’argent sera-t-il intégralement reversé aux artistes ? Naturellement ! Par le passé, tous les sites nord-américains n’ont pas brillé par leur probité en matière de transactions en ligne. Ce qui pourrait laisser croire que les créateurs de Fairtunes partiront avec la cyber-caisse. Mais la puissante Recording Association (RIAA), qui regroupe les majors du disque américain, veille au grain. Elle avisera dès qu’elle en aura fini avec Napster...