Le service d’échange de fichiers musicaux prépare une nouvelle technologie de codage. Il espère rouvrir, durant l’été, avec une offre d’abonnement payant. Si la justice américaine le veut bien.
Napster, provisoirement fermé depuis 16 jours, espère rouvrir... provisoirement. Le service d’échanges de fichiers musicaux a jusqu’au 9 août pour faire appel de la décision de la juge fédérale Marilyn Patel, qui lui interdit de fonctionner tant que les filtres qui empêchent la circulation illégale de MP3 ne seront pas efficaces à 100 %. En cas d’appel, l’interdiction de réouverture pourrait être temporairement levée. La Recording Industry Association of America (RIAA), l’association qui regroupe les principaux éditeurs de musique, et se trouve à l’origine de l’injonction de la juge Patel, se réjouit des déboires de Napster devant la justice. Dans un communiqué publié sur le site de la RIAA, Hilary Rosen, sa présidente, affirme que "l’incapacité de la start-up à filtrer parfaitement les fichiers musicaux ne fait que gêner le développement de toute musique payante sur Internet".
Alliance avec PlayMedia Systems
Mais Napster ne compte pas attendre une décision de justice pour agir. Il prépare une nouvelle formule de son service d’échange de fichiers audio. Pour en bénéficier, il sera nécessaire de payer un abonnement. Le respect des droits d’auteur sera assuré grâce au NAP, une technologie développée par une société américaine spécialisée dans l’encodage et la lecture de fichiers numériques audio, PlayMedia Systems. Pour Napster, exit donc le MP3. Les fichiers musicaux seront transformés par la technologie de PlayMedia Systems, qui les encodera et les filtrera grâce à un système qui, contrairement au principe actuel, ne se contentera pas de vérifier le titre des morceaux. Napster souhaite lancer cette nouvelle mouture durant l’été. Si la "nappisation" des fichiers MP3 assure un filtrage total des fichiers protégés par copyright, rien n’empêche Napster de lancer ce service tout de suite. Rouvrira, rouvrira pas ? En attendant, les anciens utilisateurs de Napster sont de plus en plus nombreux, chaque jour, à migrer vers d’autres systèmes d’échange qui, en raison de leur structure, sont plus difficiles à attaquer en justice.