Le géant allemand Bertelsmann, qui possède la maison de disques BMG, s’allie avec Napster et demande à toutes les majors de l’industrie musicale de faire de même. Napster est-il sur la voie de la légalité ?
On savait que Napster discutait avec plusieurs groupes, mais la nouvelle, tombée mardi 31 octobre dans l’après-midi, est une surprise : Bertelsmann, le colosse allemand de la communication, des médias et de la musique (il possède la maison de disques BMG), a annoncé une alliance stratégique avec le plus célèbre logiciel d’échange de fichiers MP3. Dans un communiqué de presse, Bertelsmann a dévoilé son intention d’investir des fonds dans le site californien via son groupe eCommerce, "afin de développer un nouveau modèle économique de service d’abonnement sécurisé". En échange de cet investissement, dont le montant n’a pas été dévoilé, le géant allemand se réserve le droit de prendre une participation dans le capital du site californien.
BMG abandonne les poursuites
Au terme de cette alliance, qui donnerait le jour à un Napster "légal", c’est-à-dire respectueux du copyright, Bertelsmann a annoncé que sa filiale BMG, actuellement en procès contre le site de partage de fichiers, "abandonnera[it] toute poursuite judiciaire et mettra[it] son catalogue à disposition". Il demande par ailleurs aux autres majors américaines de l’industrie du disque (Seagram-Universal, AOL-Time Warner, Sony et EMI) également en procès contre Napster de "soutenir ce processus".
La fin du procès Napster ?
En signant un accord avec l’un de ses assaillants, Napster, dont le destin est entre les mains des trois juges de la Cour du 9e circuit d’appel de San Fransisco depuis le 2 octobre (lire Le copyright joue sa peau), marque un point. Officiellement, le site rentre dans le rang et affiche son intention de cesser toute activité gratuite et de s’acquitter des droits d’auteurs. Si les majors décidaient de suivre la voie de Bertelsmann, ce serait la fin du procès Napster. Mais aussi la fin de Napster, icône de l’anti-copyright.