Napster a promis de ne rien changer de son système d’échange, malgré l’alliance avec Bertelsmann. Une promesse virtuellement impossible à tenir, selon le magazine Inside.
Dans la liesse de l’alliance avec Bertelsmann, le président de Napster, Hank Barry, a peut-être fait d’imprudentes promesses. Notamment celle d’établir un système sécurisé et payant (environ 5 dollars par mois, soit 35 F, selon les premières rumeurs) sans que rien techniquement, ne change pour les internautes. Car il y a un problème quasi-insoluble, que pointe le quotidien en ligne Inside : comment concilier l’essentiel du système Napster, c’est-à-dire l’échange illimité de fichiers musicaux, et le respect du copyright ?
Interdit de charger des morceaux
Sur Napster, l’internaute peut télécharger des fichiers musicaux, mais il a également la possibilité d’uploader des fichiers, c’est-à-dire de prendre des morceaux sur un CD et les transférer sur le réseau. Le 31 octobre, Hank Barry s’est engagé à respecter le droit d’uploader. Mais problème : comment faire en sorte que les morceaux qui circulent soient tous autorisés par les majors ? Et quand bien même Napster interdirait l’upload et ne mettrait à disposition que des morceaux autorisés, d’autres questions se posent : primo, les internautes seraient-ils prêts à payer 5 dollars par mois, sans être sûrs de trouver les morceaux qu’ils souhaitent ?
Des sommes exorbitantes
Et pour Napster, comment serait-il économiquement viable d’exploiter les catalogues des majors, quand on sait les sommes exorbitantes que les Sony et autres Warner réclament au site MP3.com pour exploiter leurs morceaux - alors même que MP3.com est infiniment moins "dangereux" pour le copyright que Napster ? Car il est impossible dans le cas de Napster d’empêcher que les fichiers MP3 payants ne transitent immédiatement vers des sites gratuits, aucune mesure de sécurisation n’étant viable à 100 %. Bref, "Napster II" comme l’appelle Inside, est encore loin d’avoir prouvé qu’il pourra tenir la route.