Alors que la justice et l’industrie du disque américaines s’acharnent sur Napster, plusieurs programmes d’échange, difficilement neutralisables, sont en train de prendre son relais. Freenet et Gnutella vont-ils révolutionner l’industrie musicale ?
Avant, pour trouver de la musique piratée sur Internet, il fallait naviguer dans les méandres des FTP pirates ou de l’IRC, s’armer de patience et tester parfois 100 fois la même requête dans des moteurs de recherche. Tout cela a changé avec l’arrivée de Napster. Il suffisait alors d’installer le logiciel client sur votre machine et de vous connecter à un serveur : vous accédiez alors aux fichiers MP3 mis en partage par les autres utilisateurs de Napster.
Cascade d’actions en justice
Lorsque le site mp3.com a emboîté le pas de Napster en mettant en place un système centralisé d’échange de fichiers musicaux, l’industrie américaine du disque et ses représentants de la RIAA (la SACEM américaine) ont violemment réagi. Normal : selon une enquête menée par la société de conseil VNU , le marché du disque commence à ressentir les effets du MP3. Au cours des deux dernières années, les magasins de disques situés à proximité d’établissements scolaires (lieux privilégiés pour l’échange de musique via Internet) ont connu une érosion de 4 % de leurs ventes, alors que, globalement, sur la même période, les ventes de disque ont progressé de 20 %. Résultat : une cascade d’actions en justice contre Napster et MP3.com intentées soit par la RIAA, soit par des artistes s’estimant lésés par ces systèmes d’échanges.
Confiance et sympathie entamées
Cédant aux injonctions de la justice et du groupe de hard-rock Metallica, Napster, qui n’a jamais caché son but d’être un jour reconnu comme un distributeur de musique à part entière, a décidé de bannir de ses serveurs 317 000 de ses utilisateurs accusés d’avoir piraté des morceaux du groupe. L’affaire Metallica et le récent choix par Napster de formats propriétaires ont considérablement entamé la confiance et la sympathie de ses premiers utilisateurs. Beaucoup d’internautes "bannis" des serveurs Napster se retrouvent désormais sur des programmes alternatifs comme Freenet ou Gnutella. Conçus au départ comme des clones de Napster, ces programmes sont devenu de véritables réseaux autonomes. Non seulement ils concurrencent aujourd’hui Napster, mais ils donnent un nouveau souffle à l’idée d’un Internet auto-administré et anonyme.
Le site officiel de Napster:
http://www.napster.com/
http://www.webreview.com/pub/2000/05/12/platformindependent/index.html
http://www.webreview.com/pub/2000/0...
Pour en savoir plus sur les implications techniques et sociales de ces nouveaux systèmes d’échange:
http://www.oreillynet.com/pub/a/net...