Mercredi 24 janvier, Yves Contassot, candidat des Verts à la mairie de Paris, était à son tour reçu par les membres de l’association Silicon Sentier pour un débat high-tech. Examen de passage plutôt réussi.
Yves ContassotJulie Krassovsky |
Après avoir reçu Bertrand Delanoë et Philippe Séguin,
le chef de file RPR, deux semaines plus tôt, avait appâté une dizaine de journalistes - sans doute plus intéressés par les "affaires" de la mairie que par sa vision des nouvelles technologies -, Yves Contassot, lui, n’a pas attiré les foules. Candidat discret, l’élu du IIIe arrondissement est arrivé presque en avance au théâtre du Sentier des Halles, lieu du débat, sans paraître affecté de son peu de popularité. Seulement un haussement de sourcil évoquant comme un "je suis habitué".
Laïus technique et constat réaliste
Qu’à cela ne tienne le candidat a, comme avant lui ses opposants, préparé un petit laïus sur ses thèmes de réflexion high-tech. Pas de longues phrases, de préambule, de remarques sur l’importance du développement des nouvelles technologies dans Paris, ou sur le prestige de la Capitale... Non, rien de tout ça. Yves Contassot a attaqué sur le sujet du haut débit. Un thème en vogue dans le discours des politiques que le candidat s’empresse de clarifier. Sentence clairvoyante : "Que l’on arrête de nous dire que la ville peut financer l’équipement de Paris en haut débit d’ici deux ou trois ans. Le coût de raccordement représenterait plus de 10% du budget de la ville, je pense que c’est irréaliste. Celui qui annonce cela ne connaît pas les coûts." La pique aux opposants est lancée et permet au candidat d’évoquer sa connaissance du Réseau. Internaute averti, l’élu avoue qu’il "ne pourrait plus se passer de l’ordinateur pour son travail". Il en profite pour déplorer le retard hallucinant de la ville en termes d’utilisation du réseau. "Dans ma mairie, j’ai mis trois ans à obtenir un PC. Non seulement personne dans les mairies n’est connecté, excepté le service technique, mais, bien plus révélateur, elles ne sont même pas câblées. Lorsqu’on veut se passer des documents, on échange des disquettes", constate ironiquement le candidat, sous l’œil amusé d’une assistance compatissante. Dans la salle, un entrepreneur appuie l’analyse de l’élu : "C’est vrai qu’en tant que chef d’entreprise, on ne s’adresse jamais à la Ville, c’est trop compliqué."
Il connaît les prix
Yves Contassot poursuit son état des lieux. Il rappelle le "positionnement clair" des Verts sur la question de la création d’un observatoire de la connexion à Paris. Jugée "indispensable pour promouvoir la transparence", l’idée a été retenue également par les autres candidats. Mais le Vert marque sa différence, il connaît les prix : "Les gros cablo-opérateurs demandent environ 1 000 francs de frais d’installation, plus 300 francs par mois. C’est un coût injustifié. Je pense que le coût d’installation et de l’abonnement ne doivent pas dépasser ceux du téléphone." Du réseau, l’élu passe au thème des téléprocédures, sur lequel "la ville, là encore, accuse un gros retard", puis il émet des doutes sur le télétravail : "Il est important de garder une sphère privée. Du contact humain. " Avant d’enchaîner sur le thème de l’installation des entreprises à Paris : "Toutes les entreprises devraient pouvoir s’installer dans des immeubles équipés. De même que les mairies, les écoles, tous les lieux publics devraient avoir accès au haut débit." D’accord, mais comment ? L’élu n’a-t-il pas mis en doute la capacité de la ville à financer ce développement technologique ? ...videmment, l’élu n’a pas épuisé le sujet, mais l’examen de passage high-tech semble plutôt réussi. Le candidat possède déjà la culture internet. Ce n’est pas si courant.