Microsoft va diffuser gratuitement certains codes sources de programmes impliqués dans sa stratégie .NET. Un geste en direction de la communauté du logiciel libre.
Cela ressemble à un geste de bonne volonté : la société canadienne Corel, dans laquelle Microsoft a investi 135 millions de dollars en octobre 2000, va transposer des outils de développement de Microsoft sous FreeBSD, un système d’exploitation Unix libre. Le premier élément "traduit" à destination de la communauté du logiciel libre est le langage de développement C# (prononcer "ci sharp") qui allie, selon Microsoft, la puissance et la rapidité du C++ à la souplesse de Java. C’est clairement le rival du langage Java de Sun. Le second élément est la CLR (Common Language Runtime), une couche intermédiaire qui permet aux programmes développés en C# ou dans d’autres langages de fonctionner sur plusieurs plate-formes différentes. Ces applications sont des pièces importantes de la stratégie .NET de Microsoft.
Les versions bêta de C# et de la CLR pour FreeBSD sont prévues pour la première moitié de 2002, les versions finales pour fin 2002. Elles seront principalement diffusées auprès des universitaires. Gratuitement. Les utilisateurs pourront regarder les sources, modifier des bugs et développer leurs propres solutions à condition de ne pas récupérer les sources pour des applications commerciales. Publiquement hostile aux licences GPL de nombreux logiciels libres (celle de Linux, en particulier) supposées menacer la propriété intellectuelle, Microsoft prône en effet une philosophie restrictive de l’open source, baptisé "source partagé".
Recherche et développement
En diffusant certains codes sources, Microsoft veut afficher son souci de standardisation de sa stratégie .NET. "Il ne s’agit pas d’une application commerciale, précise Marc Gardette, responsable du groupe architecture .NET chez Microsoft France. Il s’agit plutôt de recherche et développement." L’objectif de Microsoft est de prouver que ces logiciels peuvent être multi plate-formes et d’attirer l’attention de la communauté des développeurs sur ses solutions. Ces derniers auraient sans doute préféré que Microsoft choisisse Linux, nettement plus répandu que FreeBSD. Ce sera peut-être pour plus tard... Le succès de Linux sur les serveurs des entreprises aux dépens des solutions de Microsoft aura sans doute pesé dans la balance.