La firme de Bill Gates a été condamnée à être scindée en deux entités et à mieux respecter ses clients et concurrents. Bill fait appel, évidemment.
Comme prévu, le juge Thomas Penfield Jackson a ordonné, mercredi en fin d’après-midi, que Microsoft soit scindé en deux sociétés distinctes (une première consacrée au système d’exploitation Windows, et une seconde dédiée aux logiciels d’application comme la suite de bureautique Office et le logiciel de navigation sur le Web, Internet Explorer), conformément à la demande du ministère de la Justice de Washington et de 17 des 19 ...tats ayant porté plainte contre le géant du logiciel. L’entreprise dispose de quatre mois pour présenter au juge son plan d’application de la décision, qui devra être effective au plus tard dans 19 mois. Microsoft devra de plus, d’ici à 90 jours, changer son comportement commercial.
Et notamment :
1. Accorder des licences de systèmes d’exploitation Windows aux mêmes conditions, à tous les fabricants d’ordinateurs.
2. Livrer davantage d’informations sur les codes sources de Windows aux programmeurs et aux fabricants de PC.
3. Ne plus empêcher les fabricants d’ordinateurs de modifier l’écran d’accueil de Windows, notamment en y installant ou en enlevant les icônes de leur choix.
4. Ne rien faire pour que les logiciels des concurrents de Microsoft tournent moins bien sur Windows sans prévenir ceux-ci en leur expliquant les raisons de cette démarche.
5. Ne plus ajouter de programmes complémentaires à Windows sans proposer aussi une version "allégée", à moindre prix.
Le juge ne s’est pas contenté d’ordonner la plus grande scission d’entreprise depuis le cas de AT&T, en 1982, il a agrémenté sa décision de commentaires très durs contre la société de Bill Gates. Lui reprochant par exemple de n’avoir jamais admis que "ses pratiques violaient les lois anti-trust américaines." "Microsoft n’a pas montré qu’il était prêt à modifier ses pratiques de façon significative", a-t-il ajouté, l’accusant du coup de ne pas "être digne de confiance dans ce domaine".
Il a également reconnu que sa sanction était sans doute beaucoup plus dure pour Microsoft que ce qui aurait pu sortir d’un accord à l’amiable entre les parties. Mais la médiation avait échoué au printemps.
Bill Gates a évidemment protesté contre la décision "démesurée" du juge Jackson. Il a une nouvelle fois répété que, à ses yeux, Microsoft n’avait violé aucune loi, et annoncé que sa société allait se pourvoir en appel de cette décision. Une telle procédure pourrait retarder le démantèlement du groupe de un à trois ans.