Microsoft entretient une campagne de dénigrement contre Linux. Wired rapporte l’inquiétude de la firme de Bill Gates face au succès du système d’exploitation en open source, concurrent de Windows sur le marché des PC.
Doug Miller ne mâche pas ses mots. Selon le directeur marketing produit de Microsoft, Linux est condamné : "Il y a trois tendances à retenir dans les perspectives d’évolution de Linux pour 2001 : une stagnation du taux de croissance, une diminution des contributions au système de programmation en open source et une nette baisse de la valeur boursière des sociétés dont l’activité est liée aux produits Linux." Dans une enquête de Michelle Delio, publiée le 31 janvier, Wired News, le quotidien en ligne américain, décrit le durcissement du ton de Microsoft face à Linux, le principal concurrent de Windows sur le marché des systèmes d’exploitation pour PC. La firme de Bill Gates se sentirait-elle menacée ? Le 8 janvier, au cours d’une conférence, le nouveau PDG de Microsoft, Steve Ballmer, reconnaissait que Linux devait être considéré comme "la menace numéro 1". Wired rapporte les propos de Laurent Meynier, de Olliance, un cabinet de consultants spécialisé dans l’open source. D’après Meynier, si Microsoft se montre de plus en plus pugnace à l’égard de Linux, c’est parce que le géant de Redmond "est en train de réorienter sa politique commerciale vers les canaux de diffusion du Net, un domaine où Linux a acquis une position dominante".
Du coup, Microsoft cherche de plus en plus à dénigrer la qualité du produit Linux. Le site de Microsoft fourmille d’études plus ou moins indépendantes démontrant la supériorité de Windows NT par rapport à Linux. Miller, le responsable marketing du groupe Microsoft, en remet une couche pour Wired News. Pour lui, le principe de gratuité - qui a fait une bonne part du succès de Linux - "ne permet pas de rendre un business viable. Le développement d’un logiciel coûte de l’argent, le contrôle de sa qualité coûte de l’argent, l’assistance technique coûte de l’argent." Miller se permet même une pointe de modestie, au beau milieu de son arrogant discours : "Nous restons tout de même attentifs, au cas où apparaîtrait un business model pour Linux qui tienne la route sur le long terme."