La maison d’édition américaine O’Reilly va publier, à la mi-décembre, la version française d’une étude sur le peer-to-peer. Premières conclusions.
Un état d’esprit... et des services Web
Selon les auteurs, il ne faut pas se focaliser sur une technologie : le peer-to-peer, réseau permettant à des utilisateurs reliés entre eux d’accéder à leurs fichiers ou à leurs disques durs, est un état d’esprit, consistant à utiliser des ressources décentralisées. Ces ressources se trouvent dans les terminaux des utilisateurs. Le concept est souvent incompris dans les médias, qui véhiculent l’image d’un réseau totalement décentralisé : " La plupart des systèmes P2P sont en fait " impurs ", reposant sur un serveur central et un ou plusieurs " super pairs " pour corriger la connectivité ou l’identification des ressources. "
À terme, le P2P et les services Web devraient converger. Les services Web sont les applications qui permettent à des outils informatiques de communiquer entre eux et de faire exécuter des commandes à distance. Les machines parlent aux machines, et non plus les hommes aux hommes, ou bien les hommes parlent aux machines et vice versa. Microsoft et IBM, alliés dans les Web, sont les plus avancés dans cette démarche. Sun a annoncé une initiative concurrente.
Applications
Les applications clés du P2P seront :
le partage de fichiers, qui sera financé par l’abonnement. Ce modèle économique ne peut être viable que dans l’entreprise. Les coûts sont élevés pour mettre en place des réseaux de fourniture de continus à grande échelle,
la messagerie instantanée, où Jabber, dans lequel France Télécom a pris des participations, pourrait devenir un acteur majeur. Microsoft pourrait aussi dépasser AOL, qui n’a pas la même puissance installée sur les bureaux,
le calcul distribué, qui est à court terme l’application la plus rentable puisque les scientifiques et les services financiers l’utilisent déjà,
le travail collaboratif, aujourd’hui dominé par Groove. Le P2P supplantera peu à peu les offres client serveur chez les principaux acteurs du marché du collecticiel. Seuls deux ou trois acteurs demeureront en place après le rachat des nouveaux entrants.
Les acteurs, le marché
Microsoft (avec ses outils.Net), Sun (avec JXTA) et Groove partent favoris pour la domination du marché du P2P. Il existe plus de 150 entreprises P2P, la plupart sont des PME non introduites en bourse. Plus de 500 millions de dollars ont été investis dans ces entreprises depuis le début de l’année, malgré le marasme. Le tiers des entreprises fournit des infrastructures ou des plate-formes logicielles, le quart fait du partage de fichiers, 10 % font du travail collaboratif et 9 % du calcul distribué. Le langage standard XML semble s’imposer sur ce marché.
*" 2001 P2P Networking Overview. The Emergent P2P Platform of Presence, Identity, and Edge Resources " coûte la rondelette somme de 4 217,80 francs.