Les responsables de la lutte anti-terroriste en Espagne demandent aux partis politiques de retirer de leurs sites web toutes les informations relatives à leurs élus.
Un an après la fin de la trêve qu’elle avait décrétée, l’organisation indépendantiste basque ETA a déjà perpétré une vingtaine de crimes, dont beaucoup d’élus politiques. Plus que jamais, les responsables de l’anti-terrorisme espagnol appellent donc les partis à la prudence et à la vigilance. Ils viennent ainsi de leur demander officiellement de ne plus diffuser de photos et de renseignements personnels concernant leurs élus (députés nationaux ou régionaux et conseillers municipaux) sur leurs sites. Cette demande est prise très au sérieux par les dirigeants politiques, notamment en Catalogne, où plusieurs élus de gauche comme de droite ont été assassinés ces derniers mois. Le Parti Populaire (droite), actuellement au pouvoir, est intervenu rapidement et a commencé à retirer les photos et toutes les biographies de ses députés sur le site du Parlement catalan ainsi que celles des dirigeants locaux du parti. Les autres formations politiques n’ont pas encore réagi à cette demande. Certains maires de petites municipalités ont aussi commencé à "nettoyer" leurs sites.
Mails cryptés et "troïka"
Cette alerte intervient alors que les services anti-terroriste espagnols surveillent de plus en plus les diverses actions de l’ETA liées au Net. Lors d’une récente arrestation dans un appartement de Barcelone, qui servait de planque à des membres de l’organisation, les policiers ont découvert un important matériel informatique ainsi que de nombreuses disquettes contenant des copies d’écrans de sites politiques et de journaux, avec photos et autres données personnelles sur plusieurs députés et conseillers municipaux.
Selon le ministère de l’Intérieur, les commandos indépendantistes communiquent par mails cryptés, en utilisant des boîtes électroniques gratuites, qu’ils changent tous les jours. Les nouvelles technologies semblent avoir sensiblement modifié le fonctionnement interne de l’ETA. Les commandos sont plus réduits, deux ou trois personnes contre une dizaine auparavant, ils sont plus nombreux et disséminés sur tout le territoire. Le "travail" est ainsi très segmenté : des commandos "information" sont chargés de collecter le plus de renseignements possible, notamment sur le Net, sur une ou plusieurs cibles potentielles, qu’ils renvoient par mail à un autre groupe. Celui-ci est, quant à lui, affecté à la vérification de ces infos et à la surveillance de la cible. Enfin, un troisième commando commet l’attentat. Les gens ne se rencontrent pas ou peu et ne se connaissent pas, ce qui évite les arrestations à la chaîne en cas d’interpellation de l’un de ses membres...
Le ministère espagnol de l’Intérieur:
http://www.mir.es