11/10/2000 • 20h11
Mariage AOL-Time Warner : le ”oui, mais” de l’Europe
Avec un peu d’avance et quelques restrictions, la Commission européenne a enfin approuvé la fusion des deux géants américains qui formeront le numéro un mondial des médias et de l’Internet.
Avec deux semaines d’avance sur le calendrier annoncé, Bruxelles vient d’approuver la fusion AOL-Time Warner, en dictant ses conditions. Pour former le numéro un planétaire des médias et de l’Internet, les deux entreprises ont dû consentir toute une série de promesses au commissaire européen Mario Monti. AOL et Time Warner s’engagent ainsi à ne pas mettre de barrière à l’entrée d’éventuels concurrents sur les marchés des médias et du divertissement. Cet engagement un peu fourre-tout permet à la Commission de mettre la pression sur les deux fiancés : leurs mouvements sont surveillés, gare aux velléités monopolistiques. Plus concrètement, les commissaires européens imposent un cadre d’action très strict à AOL-Time Warner sur le marché de la musique. AOL s’est ainsi engagé à couper ses liens structurels avec l’allemand Bertelsmann (jusqu’ici copropriétaire de AOL-Europe), donc avec sa filiale musicale BMG. De son côté, Time Warner a déjà renoncé à son alliance avec le britannique EMI, qui contrôle 20 % du marché mondial de la musique. Cette dernière concession a, semble-t-il, pesé très lourd dans la décision de la Commission européenne.
Mais les dirigeants de Time Warner et AOL n’en ont pas fini pour autant avec les "formalités". Le feu vert européen constitue une étape vers la fusion : depuis quelques semaines, le dossier se trouve sur le bureau des autorités américaines de la concurrence...
|