Les Indiens du Chiapas, emmenés par le Sous-Commandant Marcos, marchent sur Mexico depuis le 24 février dernier. Internet, et en particulier IndyMedia, accompagne les Zapatistes.
©Indymedia.org |
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Le Sous-commandant Marcos a réussi à faire connaître les problèmes du Chiapas et les actions de son mouvement grâce à Internet." Au moment même où Marcos et une trentaine de dirigeants de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) entamaient leur marche sur la capitale, le président mexicain Vicente Fox dissertait, devant la presse, sur la place centrale qu’a joué le Net dans le conflit qui oppose les Indiens du sud-est du pays au pouvoir central. Dès le soulèvement et la prise de San Cristobal de las Casas, le 1er janvier 1994, Marcos a lancé un site web. Toute la communication du mouvement passe, depuis sept ans, par Internet, les communiqués sont envoyés à la presse internationale par mail. Dans la foulée, de nombreux sites de soutien se sont montés. Après une longue période de silence, Marcos est revenu sur le devant de la scène, avec les nouvelles technologies sous le bras. La cagoule est toujours là, la pipe aussi, le fusil et la cartouchière en bandoulière. Un nouveau petit détail attire l’attention depuis peu, sur la cagoule noire : un kit mains libres pour portable...
Une véritable arme
détail d'une carte postale de l'Ezln©Ezln al df |
L’organisation de la marche qui doit le conduire au Parlement afin de relancer les négociations sur le Chiapas s’accompagne d’un site spécial (ezlnaldf.org) et de la création du Centre d’information zapatiste sur le site officiel de son mouvement (ezln.org). Dans le même temps, IndyMedia (média alternatif américain) version Chiapas a ouvert début février. Avec deux buts principaux : "
Nous allons faire un suivi quotidien de la marche, avec des articles, des vidéos, du son, bref, le travail classique d’IndyMedia, tout en proposant une couverture du Congrès national indigène, qui va se dérouler à peu près aux mêmes dates", explique l’un des responsables du centre au Chiapas, qui souhaite rester anonyme. "
Nous avons pensé que cette marche était le moment idéal pour lancer la page Chiapas d’IndyMedia. C’est une véritable arme. Nous l’utilisons comme une contre-offensive médiatique, après sept ans de trahison gouvernementale." Outre la diffusion de la propagande zapatiste, le site s’intéressera aux droits de l’homme dans la région. Mais le travail ne restera pas seulement virtuel. "
Nous souhaitons monter un vrai centre, un local, sûrement à San Cristobal, avec ordinateurs et connexions, afin que les Indiens puissent avoir accès au Net. Ce projet devrait voir le jour dans les prochains mois." En attendant, Marcos en profite pour envoyer par mail ses discours et ses premières impressions. Seule différence avec ses premiers textes : il les commence par "
Frères et sœurs internautes".