La chaîne se lance à fond dans le jeu vidéo avec un portail dédié : M6game.fr (et non M6jeux.fr comme publié dans le magazine). Laurent Avucci mise sur l’image
grand public de M6 pour couper l’herbe sous le pied de ses concurrents.
Pourquoi un portail de jeux pour M6 ?
Il y a une affinité de cible entre M6 et le public des joueurs. De plus, le groupe M6 a un début de légitimité dans le jeu vidéo à travers M6 Multimédia qui distribue en kiosque un certain nombre de titres, et Fun TV, qui diffuse une émission de 52 minutes hebdo sur les jeux vidéo. Lorsque nous avons examiné la situation des concurrents, on s’est aperçu que les portails jeux étaient assez difficiles d’accès. Notre parti pris a donc été de faire un site qui soit très structuré, avec des rubriques explicites, une page d’accueil assez simple... L’idée étant de s’intéresser au noyau dur des gamers, ce qui est notre premier objectif, mais d’étendre le portail au grand public en s’appuyant sur les structures existantes.
La concurrence est déjà rude, soutenue par des géants tels que Ubi Soft, Havas ou France Télécom. Comment comptez-vous vous implanter ?
Nous pensons que le jeu vidéo va concerner de plus en plus de monde, jusqu’à toucher le grand public. Le portail d’une chaîne grand public sera alors un vecteur intéressant. Aujourd’hui, notre offre est assez large : jeux en réseau, en solo, une boutique, des news, du test, du download... À partir de là, il faut développer le contenu. Notre position, en termes de communication, nous donne une force que n’ont pas forcément les autres.
Vous allez passer des accords avec des éditeurs ?
Je n’ai pas de réponse tranchée. De gros éditeurs nous ont contactés. Les rendez-vous sont pris. C’est à voir.
Pour les jeux qui sont déjà en ligne, vous avez quand même dû obtenir des autorisations ?
Les éditeurs donnent assez facilement leur accord, hormis ceux qui exploitent eux-mêmes la partie jeux en réseau de leurs titres. C’est le cas d’Electronic Arts sports avec toute la série Fifa 2000. Leurs titres ne sont présents que sur leurs portails de jeux en réseau. Mais ce n’est pas la tendance générale.
Combien M6 a-t-elle investi dans ce portail ?
Nous ne communiquons pas ce genre d’informations.
Et la fréquentation du site ?
Le portail n’a pas un mois d’existence. Nous attendons d’avoir deux ou trois mois de visibilité pour affiner les objectifs initiaux et nous prononcer sur la fréquentation.
Propos recueillis
par Nicolas Gurgand