Le président du jury du festival de Cannes 2002 présente un journal de l’événement sur son site
David Lynch aurait-il été convaincu par l’épisode Blair Witch, un film réalisé par d’obscurs bricoleurs et propulsé au box-office par un buzz insistant sur le Web ? Le réalisateur américain, auteur, entre autres, de Sailor et Lula, Twin Peaks et Lost Highway, semble en tous cas particulièrement intéressé par le potentiel du web, en termes de création et d’outil de promotion. Cette année, Lynch préside le festival de Cannes. Ce qui lui a donné l’idée de monter son journal de l’événement en ligne sur son propre site. L’opération est loin d’être caritative car il faut s’abonner pour en profiter (au tarif, tout de même, de 10 dollars par mois). Lynch avertit l’internaute dès le début de son site : « je veux rester indépendant de la publicité et cela se paie ». Et de fait, il ne reste pas grand chose à se mettre sous la dent pour qui n’est pas membre du club. Il y a quelques mois, pourtant, Lynch avait mis en accès libre son teasing consacré à prolonger le casse-tête chinois provoqué dans l’esprit du spectateur par son film Mulholland Drive.
La trompette dans le jazz
Dans le discours de présentation de son « show » spécial Cannes sur « DavidLynchdotcom », le cinéaste prévient les internautes qu’ils n’auront pas l’exclusivité du palmarès avant les « télévisions classiques » ni d’indiscrétion sur les réactions des membres du jury au fur et à mesure des projections. L’avis des Claude Miller, Michelle Yeoh et autres Sharon Stone restera donc consigné et ne sortira qu’au moment de la remise de la palme. En attendant, les internautes lynchiens pourront toujours écouter les élucubrations musicales du maître, dont un morceau de jazz interprété à la trompette, spécialement inspiré de son expérience cannoise.