La justice sanctionne Liberty Surf pour le caractère trompeur de ses publicités sur les forfaits Internet.
C’est ce que l’on appelle une claque. La campagne publicitaire (spots télévisés, journaux, bannières Internet) lancée par Liberty Surf pour vanter son forfait de 20 heures mensuelles de communications devra disparaître. Le tribunal de commerce de Paris souligne, en effet, dans un jugement en référé prononcé jeudi 26 juillet, le caractère trompeur de celle-ci. Le fournisseur d’accès à Internet (FAI) y met en scène un personnage - le forfait Internet - prenant en otage une famille. Ce pied de nez à la concurrence se conclut par une offre du FAI, filiale de Tiscali : 50 heures de communications Internet pour 95 francs. Mais un astérisque renvoie à de "petites lignes" plus qu’évasives : "offre soumise à conditions". Il s’agit en réalité d’un forfait de 95 francs pour 20 heures mensuelles, auxquelles s’ajoutent 30 heures bonus pour une durée de trois mois...
Plainte des concurrents
La décision du tribunal fait suite à une plainte déposée - très opportunément - par Club-Internet et AOL, deux des concurrents de Liberty Surf. Ces derniers ont toujours fait payer l’accès à Internet. Et voient d’un mauvais œil le fait que Liberty Surf - longtemps défenseur du modèle gratuit - se gausse de la concurrence pour justifier son propre passage en mode payant. Club-Internet, filiale de l’allemand T-Online, rejette les accusations d’opportunisme. "Il ne s’agit pas pour nous d’égratigner Liberty Surf, mais de faire appel à une autorégulation du marché, jure Guillaume Granié, le responsable de la communication. Il faut juste arrêter d’embrouiller le consommateur et revenir à un combat à la loyale". Club-Internet ne retenait, d’ailleurs, dans sa plainte que le caractère mensonger de la publicité de Liberty Surf.
Publicité d’un nouveau genre
AOL y voyait, en plus, un message comparatif et dénigrant. Le tribunal ne lui a pas donné gain de cause sur ces deux points, mais une procédure au fonds reste envisageable. D’autant qu’un petit tour sur le site de Liberty Surf, lundi après-midi, permettait de constater que le FAI n’avait toujours pas rendu "claire et immédiate" la présentation de son offre incriminée. Liberty Surf s’expose à 5000 francs d’amende par infraction constatée et devra, de toute façon, publier l’ordonnance du tribunal sur son site. Effet publicitaire garanti.