Il manque encore les deux candidats les plus attendus sur le web. Pas encore de Chirac ni de Jospin-Président en ligne, mais la plupart des autres y sont, de B comme Boutin à W comme Waechter
Les webnautes avisés attendaient de pied ferme les municipales de 2001 pour juger des efforts des candidats sur le réseau. Quelques mois avant les élections certains prédisaient même que le Net révolutionnerait les stratégies de promotion de nos édiles. Si la révolution se fait encore attendre et les contenus des sites restent peu convaincants, les municipales ont, sans nul doute, servi de test aux politiques avant les deux grands rendez-vous de 2002 : les élections présidentielles et législatives. De test mais pas d’avertissement. En effet, à quelques mois des prochains scrutins, les sites des candidats en campagne sur la Toile se font plutôt rares. D’abord parce que certains tardent à déclarer officiellement leur candidature, ensuite parce que peu de politiques sont vraiment intéressés par cet outil de promotion.
Parmi les prétendants officiellement déclarés à la présidentielle, peu d’entre eux disposent d’un site Internet de campagne. Alain Madelin, le candidat de la droite libérale, dispose d’un site depuis longtemps à l’adresse alainmadelin.com. Très actif sur le réseau, l’élu a évidemment déposé alainmadelin2002.com. À cette adresse, une page d’accueil annonce l’ouverture prochaine du site de campagne (en janvier 2002) en affichant, par la même occasion, un petit sondage. " En attendant son ouverture prochaine, j’aimerais connaître les motivations qui vous ont poussées à taper sur votre clavier alainmadelin2002.com ? ". Suit une suggestion : " J’aimerais aussi savoir ce que vous attendez du site d’un candidat à l’élection présidentielle ". Une manière comme une autre de collecter des idées pour la mise en place de son futur site en faisant mine de s’intéresser aux propositions des électeurs.
Alphabet électoral
Moins malin, le site de Corinne Lepage, ex-ministre de l’environnement sous le gouvernement Juppé (1995-1997), a ouvert il y a un mois. Sobre, affublé d’une icône en forme de globe terrestre, une façon de rappeler les thèmes écologistes chers au cœur de la candidate, le site est plutôt complet. Moins léché que la vitrine web de Jean-Pierre Chevènement, en ligne depuis le 9 septembre, le site de la candidate est réalisé avec peu de moyens. Si Corinne Lepage dispose des 5 millions de francs de financement public pour assurer sa campagne, son site est l’œuvre de jeunes militants bénévoles. " C’est le meilleur outil pour les candidats avec peu de finances, je compte l’utiliser abondamment " annonce la candidate à Transfert. Certains postulants, plus en vue, à la présidence de la République négligent, pour le moment, ce support. Les Verts ont bien déposé l’adresse " mamere2002.com ", pour leur candidat mais celle-ci redirige sur une ancienne page du site des ecolos.com qui appelle " à soutenir Noël Mamère ". Un peu daté quand même ! À noter, pour les nostalgiques : l’ex-candidat détrôné, Alain Lipietz est toujours très présent sur le réseau. Et de Boutin (Christine) à Waechter (Antoine), l’alphabet électoral 2002 commence à s’inscrire sur la Toile. Une constatation s’impose : les candidats les moins médiatiques prennent leur revanche sur le réseau...De là à dire que cela leur sourira ?