Les sites d’e-commerce rechignent à donner leurs résultats. Enfin, les " vrais ". Le classement des sites marchands français, réalisé par " e-commerce magazine ", est une première instructive. Malgré ses lacunes.
Les voyages SNCF caracolent en tête, suivi par les sites boursiers Fimatex et Selftrade, que talonnent les sites de tourisme, Travelprice et Accorhotels. Voici les cinq premiers sites marchands français en terme de chiffre d’affaires, en 2000, selon " E-commerce magazine " du mois de mai. Ce classement des quarante premiers sites français a été réalisé à partir des données déclarées par les entreprises. Et on y apprend plus sur les absents que sur les présents. Cent vingt sociétés (obligatoirement créées avant janvier 2000) ont en effet été sollicitées pour cette première. Devant leurs réticences à fournir leur chiffre d’affaires 2000 ou des données comme le panier moyen, le nombre de transactions ou le nombre de clients, le top 100 espéré s’est réduit à une peau de chagrin. A quarante sites. " Réaliser ce classement n’a pas été aisé. Les sites d’e-commerce n’ont pas de problèmes pour fournir des prévisions à cinq ans. Mais ils n’ont pas l’habitude, la volonté ou l’honnêteté de donner leurs chiffres actuels ", explique, défait, Tanguy Leclerc, rédacteur en chef adjoint. La transparence reste donc, pour l’instant, mission impossible. Un paradoxe de plus pour la nouvelle économie. Ces mêmes sites ne se targuent-ils pas de fournir de l’information en temps réel à leurs clients ?
La vieille éco s’en sort bien
Parmi les grands absents : la galerie marchande Pere-noel.fr _ qui ne cesse de revoir à la hausse ses prévisions de chiffre d’affaires pour 2001 _ , le spécialiste des produits culturels BOL ou le voyagiste Degriftour. Quant à la SNCF, elle doit sa première place au refus d’Air France de donner son chiffre d’affaires 2000, estimé à environ 650 millions de francs. " L’important, ce sont les grandes tendances ", résume Tanguy Leclerc. Les secteurs du tourisme, de la finance et des produits high-tech y confirment leur prédominance sur le Net. Autre certitude : l’e-commerce français est loin d’être arrivé à maturité. Le manque d’homogénéité des chiffres d’affaires est flagrant : de 600 millions de francs pour la SNCF à 2 millions pour Bebloom, fleuriste online. Et dans ce paysage en évolution constante, les entreprises de la vieille économie tirent leurs épingles du jeu. Les dix premiers du classement, outre Travelprice, sont en effet des filiales de grands groupes.