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15/10/2003 • 14h52

"Les nouvelles technologies peuvent amener une révolution pédagogique" [Bernard Cornu]

Pour ce "prof de profs", les TIC et le réseau sont sous-estimés dans l’enseignement

Bernard Cornu est directeur de la Villa Média, le centre de recherche pédagogique et technologique européen du multimédia, basé à Grenoble. À 55 ans, cet ancien responsable de l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de Grenoble, est aussi vice-président de l’Institut de l’Unesco pour l’application des technologies de l’information à l’éducation (ITIE). Les 15 et 16 octobre, il participe au colloque organisé à Limoges par l’IUFM du Limousin sur "Le nouveau métier d’enseignant : les néo-titulaires et les technologies de l’information et de la communication (TIC)". Bernard Cornu, qui donnera une conférence le 16, insiste sur la notion de "réseau" et sur les implications de l’utilisation des nouvelles technologies sur le métier de professeur.

En quoi les nouvelles technologies modifient-elles les méthodes d’enseignement actuelles ?
Bernard Cornu : Les nouvelles technologies de l’information et de la communication opèrent des changements dans tous les domaines de la société. L’enseignement et l’apprentissage n’y échappent pas. Parmi ces changements profonds, je souhaite insister sur l’importance du réseau. Jusqu’à présent, toutes nos organisations (administrations, associations, partis politiques, entreprises) se présentaient sur le modèle traditionnel de la structure pyramidale. Dans ce type de structure, le savoir passe par un seul et même chemin : la voie hiérarchique. De même, quand on ouvre un manuel scolaire classique, on lit les chapitres dans un certain ordre prédéfini.
Les TIC, internet et les réseaux offrent au contraire une liberté de circulation tout à fait inédite, pour les personnes comme pour les informations. Ce nouveau système requiert une intelligence collective, qui ne se réduit pas à l’addition des intelligences individuelles. L’école doit donc s’adapter et développer des formes collectives et interactives d’acquisition du savoir. Grâce aux TIC, on discute, on échange, on pose des questions... L’élève ne s’adresse plus uniquement à un enseignant qui va lui délivrer une connaissance, mais il contribue à élaborer son savoir. Et l’enseignant, tout en conservant son rôle de transmetteur du savoir, doit guider ses élèves dans ce monde en réseau.
Il ne s’agit pas bien sûr pas de substituer un système à un autre, mais de permettre aux enseignants de jouer sur une gamme de méthodes d’apprentissage variées et complémentaires. La classe traditionnelle regroupe l’enseignant et tous les élèves dans le même lieu, au même moment. Les nouvelles technologies permettent, en plus, de faire classe dans des lieux différents, à des moments différents.

Comment intégrer cet usage des nouvelles technologies dans la formation que suivent les enseignants dans les IUFM ?
Les "néo-titulaires", ces étudiants qui entrent aujourd’hui dans les IUFM, sont déjà sensibilisés aux TIC et au multimédia. Leurs aînés ont besoin de plus de temps pour se familiariser avec ces outils. Mais tous, trop souvent, considèrent les TIC comme une compétence supplémentaire à acquérir. C’est très réducteur. En réalité, les nouvelles technologies font évoluer les disciplines elles-mêmes. Il importe de les intégrer à l’enseignement de l’ensemble des disciplines, sans les réduire à un module à valider, et encore moins à une option facultative. Quand je dirigeais l’IUFM de Grenoble, nous avons ainsi proposé aux enseignants de préparer leurs cours de l’année suivante grâce aux nouvelles technologies. Ces enseignants ont compris l’intérêt d’intégrer les TIC à leur méthode d’enseignement, parce qu’ils les ont d’abord utilisées comme un outil quotidien, pour résoudre des difficultés qu’ils rencontraient dans la préparation et l’organisation de leur propre travail.

Les professeurs sont ensuite chargés de sensibiliser les élèves aux bienfaits des TIC dans leur apprentissage ?
Parfaitement. Mais les professeurs manquent encore d’outils pédagogiques. Dans les écoles, le nombre d’élèves par ordinateur diminue, le taux de connexion augmente, mais la pédagogie ne suit pas. Transformer un manuel scolaire en jeu vidéo, en remplaçant les obstacles à franchir par des exercices de maths, ne présente strictement aucun intérêt. On se limiterait à déguiser des stratégies d’apprentissage classiques sous un scénario moderne, alors que les nouvelles technologies permettent d’aller beaucoup plus loin.
Grâce au logiciel "Cabri géométrie", par exemple, l’élève ne se contente plus d’apprendre un théorème par coeur. Il peut désormais explorer une figure géométrique en la manipulant de façon dynamique et interactive, ce qu’un crayon et un bout de papier n’auraient jamais permis. L’élève est ainsi placé dans une situation d’expérimentation : il observe un phénomène et en tire lui-même une loi plus générale. Grâce aux TIC, on assiste à une révolution pédagogique : les mathématiques deviennent presque une science expérimentale, comme la physique ou la chimie.

Pourquoi certains enseignants demeurent-ils pourtant rétifs à l’égard des nouvelles technologies ?
Les nouvelles technologies se développent, c’est inexorable. Les enseignants et les responsables de l’Education nationale doivent donc se demander s’ils préfèrent subir les nouvelles technologies ou s’en saisir pour faire évoluer l’école avec son temps. Au-delà de la dimension scientifique et pédagogique, l’intégration des TIC dans l’école pose d’autres questions, comme celle de la marchandisation et de la privatisation du savoir. On pourrait en effet imaginer qu’à l’avenir, l’école publique se trouve en concurrence directe avec une multitude d’enseignements à distance, de cours privés par correspondance, délivrés par email, sur des forums ou grâce au chat.
Si certains peuvent être de très haute qualité, tous ces services sont payants et inaccessibles à certaines catégories de la population. A l’école de développer des modalités d’enseignement similaires, mais en assurant la continuité d’un service public de l’éducation. Et en garantissant un libre et égal accès au savoir.
En Afrique, les TIC sont déjà au service de missions de service public. En équipant en ordinateurs et en connectant à internet des écoles isolées dans la brousse, on touche des populations qui, jusque-là, restaient en dehors d’un système d’éducation classique. L’école française doit intégrer cela, afin que l’éducation et le savoir demeurent un bien public.

Le programme du colloque:
http://www.limousin.iufm.fr/colloque03

Le site des IUFM:
http://www.iufm.education.fr

Serge Pouts-Lajus: "Après les profs, il faut convaincre les élèves que l’informatique est un outil enrichissant" (Transfert.net):
http://www.transfert.net/a9319

5,5 millions d’euros pour internet à l’école (Transfert.net):
http://www.transfert.net/a8809

Nicole Geneix: "Un ordinateur pour 10 élèves en 2007, j’y crois difficilement" (Transfert.net)
http://www.transfert.net/a8812

 
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