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Les événements du mois d’août en Russie ont-ils profité aux journaux du Net ?

Nous avons battu un premier record d’audience lors de l’attentat dans le square Pouchkine, le 8 août, à Saint-Pétersbourg. Deuxième record au moment du naufrage du Koursk, le 16. Puis une troisième fois le 27, lorsque l’incendie s’est déclaré dans la tour Ostankino, à Moscou. L’an dernier, gazeta.ru recevait en moyenne 7 000 visites par jour. Maintenant, c’est de l’ordre de 50 000 par jour.

Pourquoi chercher l’information sur le Net plutôt que dans les médias traditionnels ?

Pour l’incendie d’Ostankino, c’est simple : la tour est un relais de télévision. Les gens se sont tous précipités sur le Net parce que la télé ne marchait plus dans la région de Moscou [60 % des internautes russes vivent autour de Moscou, NDLR]. Et les gens voulaient pouvoir suivre les développements de l’histoire depuis leur bureau. Il y a eu une telle affluence que les serveurs des principaux sites d’information sont tombés en panne ! Pour le square Pouchkine et le Koursk, la raison de l’affluence est plus profonde. Les internautes considèrent que les informations disponibles sur le Net sont plus indépendantes du gouvernement que celles diffusées par les médias traditionnels. À gazeta.ru, nous avons notre propre réseau de correspondants, ce qui nous permet de nous affranchir des grandes agences de presse comme Itar-Tass. Grâce à une source non-gouvernementale, nous avons pu publier que tous les marins du Koursk étaient morts trois jours avant que le Kremlin ne l’admette officiellement.

De quand date l’essor des journaux en ligne ?

Les gens ont commencé à s’intéresser au Net à partir de la crise financière d’août 1998. [Le 17 août 1998, le gouvernement russe décide de ne plus soutenir la valeur du rouble et déclare un moratoire sur certaines dettes publiques, NDLR]. Puis, l’an dernier, il y a eu la campagne d’attentats tchétchènes à Moscou. À chaque grande crise, Internet devient plus populaire et la fréquentation des sites d’information fait un bond en avant. Elle se maintient très bien ensuite. Il existe maintenant cinq sites indépendants, disposant de leurs propres sources d’informations. Grâce au Koursk, nos rentrées publicitaires ont été multipliées par 20 !